Gabon : faible affluence lors du meeting de la Coalition de Jean Ping cet après-midi dans le 2ème arrondissement de Libreville

Jean Eyeghe Ndong se rendant au meeting de la CNR ce vendredi 23 novembre au Carrefour Rio dans le 2ème arrondissement de Libreville © DR

Les militants de la Coalition pour la nouvelle République, menés par Jean Eyeghe Ndong, sénateur de la circonscription, se sont regroupés cet après-midi autour du carrefour Rio malgré l’interdiction notifiée par le ministère de l’Intérieur. Mais la foule espérée n’était pas au rendez-vous. 

Ils n’étaient qu’une poignée de militants. Autour de 80 probablement, en tout cas moins d’une centaine, à se réunir cet après-midi au niveau du carrefour Rio dans le deuxième arrondissement de Libreville, à l’invitation de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), le mouvement d’opposition présidée par Jean Ping. Même les principaux leaders n’étaient pas là. Seul Jean Eyeghe Ndong rehaussait de sa présence la manifestation.

« Nous sommes ici parce que nous réclamons la vérité des urnes. Jean Ping a été élu le 27 août 2016 président de la République gabonaise. Madame Mborantsuo en a décidé autrement. C’est encore cette dame qui a décidé de réécrire la Constitution notamment l’article 13 », a déclaré l’ex-premier ministre, aujourd’hui Sénateur.

Et celui-ci de poursuivre : « notre constitution prévoit que lorsque le président est empêché pour quelque cause que ce soit, il est remplacé par le président du Sénat. Aujourd’hui c’est madame Lucie Milebou donc constitutionnellement, c’est elle qui doit remplacer Ali Bongo. »

Mais au-delà de ces postures convenues, vis-à-vis desquelles les constitutionnalistes tant au Gabon qu’à l’extérieur s’inscrivent en faux, on sentait une pointe de déception chez les organisateurs. La manifestation n’a en effet réunie qu’une poignée de militants, probablement autour de 80, en tout cas moins d’une centaine. Preuve d’un réel essoufflement de la dynamique impulsée par Jean Ping à partir de 2016.

Les raisons d’un flop

Les raisons de ce flop sont multiples. Le meeting avait été interdit par le ministère de l’Intérieur, ce qui a pu dissuader plusieurs militants de la CNR de s’y rendre. Ensuite, l’absence des principales figures de la CNR et, au-delà, de l’opposition, qui demeure très divisée, n’a pas favorisé la mobilisation. Enfin, les mots d’ordre de la manifestation ont été jugés évasifs ou illusoires par beaucoup. En effet, Jean Ping et sa coalition appelle la Cour constitutionnelle à décréter la vacance du pouvoir au moment où les nouvelles sur l’état de santé du président Ali Bongo, qui s’apprête à quitter son hôpital à Riyad sont des plus rassurantes. « C’est du wishful thinking » (vœu pieux), déplorait un militant de la CNR, un ingénieur gabonais rentré en 2015 au Gabon après un début de carrière aux Etats-Unis et travaillant désormais à Port-Gentil.

Cette manifestation est toutefois la preuve que Jean Ping, qui ne devrait pas être candidat lors de la prochaine élection présidentielle en 2023, tente le tout pour le tout afin de revêtir le costume de chef de l’Etat. Ces derniers jours, il a tenté non sans difficulté de rallier les syndicats à sa cause. Hier, il a envoyé une dizaine de ses militantes manifester devant la Cour constitutionnelle. Mais plus le temps passe et plus les derniers espoirs du vieil opposant semblent s’éloigner…