Gabon : Face aux atermoiements du gouvernement, la Fédération des collecteurs des régies financières en appelle à Noureddin Bongo Valentin

Le siège du ministère gabonais des Finances, dont dépend les différentes régies financières © DR

Depuis deux ans, les membres de la Fédération des collecteurs des régies financières réclament la concrétisation des engagements à leur endroit, notamment la régularisation des situations administratives. Mais face à l’inertie du gouvernement, ils en appellent au coordinateur général des affaires présidentielles, bras droit et homme de confiance du président Ali Bongo Ondimba.

« Aujourd’hui, nous interpellons le cabinet du président de la République, par le biais du Coordinateur général des Affaires présidentielles, à se saisir du dossier pour avoir le son de cloche des partenaires et asseoir ainsi une stratégie de gestion efficace des Régies financières », a déclaré la fédération composée des agents des ministères de l’Economie (Impôts, Douanes et Trésor) et Hydrocarbures à l’occasion du conférence de presse le 22 mai dernier à Libreville.

« Nous sommes au regret de constater que le gouvernement, ou plutôt certains de ses membres, opposent à la volonté de dialogue et de sincérité des partenaires sociaux que nous sommes la violation systématique des engagements qui ont permis d’apporter la justice, l’équité et la paix sociale ainsi que l’amélioration des conditions de vie des agents publics des différentes administrations que nous représentons ici », a soutenu le secrétaire général du Syndicat national des agents du Trésor (Synat).

« Comment un gouvernement qui prend des engagements par actes signés par ses ministres, parvient-ils à ne pas les respecter et traite les partenaires sociaux d’irresponsables et indécents ? Pendant qu’ils se payent eux-mêmes leur prime trimestrielle et autres fonctionnement de cabinet en pleine crise du Covid-19. Aux agents des régies financières ils leur opposent la priorisation des dépenses comme pour dire qu’ils ne constituent nullement une priorité », a regretté le dirigeant syndical.

Selon Davy Mounguengui, « une commission bipartite avait été mise en place en 2017 pour ramener la sérénité dans les régies financières secouées par des grèves à répétition. Après deux ans de travaux, gouvernement et partenaires sociaux s’étaient accordés sur plusieurs points que le premier n’a jamais mis en œuvre, à l’instar de régularisation des situations administratives », a-t-il regretté.

Face à l’inertie du gouvernement, la Fédération des collecteurs des régies financières en appelle aujourd’hui à Noureddin Bongo Valentin, le coordinateur général des affaires présidentielles, bras droit et homme de confiance du président Ali Bongo Ondimba. L’homme est en effet réputé pour sa diligence et son efficacité dans le traitement des dossiers, qui tranche par rapport à la lenteur avec laquelle l’action administrative se déroule souvent, ainsi que par son souci du respect de la parole donnée.

« Fut un temps où les autorités faisaient des promesses qu’elles considéraient ne pas les lier. Aujourd’hui, ce temps est révolu. Un engagement pris doit être tenu. C’est la nouvelle doctrine au sein du Palais du Bord de mer. On l’a vérifié tout récemment avec le paiement de l’arriéré de la PIP qui remontait au troisième trimestre… 2015 ! », explique ce professeur en science politique de l’UOB, fin connaisseur des arcanes de l’administration gabonaise.