Gabon : Face au coronavirus, Julien Nkoghe Bekalé décrète « l’union sacrée », Jean Ping reste en marge

Julien Nkoghe Bekalé ce mercredi 11 mars 2020 © DR

Face à la propagation rapide à travers le monde (115 pays touchés désormais) du coronavirus (Covid-19), désormais qualifiée par l’OMS de pandémie, qui n’épargne plus l’Afrique centrale, le premier ministre a lancé hier, mercredi, un appel à « l’union sacrée » de tous les partis politiques, dont les leaders se sont réunis au sein de l’immeuble Arambo. La très grande majorité de la classe politique à répondu présent, à l’exception de Jean Ping et de certains de ses alliés de l’opposition radicale. 

Le ton s’est voulu solennel. A la mesure de l’événement. Ce mercredi, le chef du gouvernement gabonais, Julien Nkoghe Bekalé, s’est exprimé au sujet du coronavirus devant une centaine de présidents et représentants de 58 partis politiques, dont Guy Nzouba Ndama et Léon Paul Ngoulakia de Les Démocrates, Louis Gaston Mayila de l’Union pour la nouvelle République (UPNR), Paul Marie Gondjout de l’Union nationale ou encore Éric Dodo Bouguendza du Parti démocratique gabonais (PDG).

Tous ont donc répondu présents, ou presque. Jean Ping et quelques uns de ses soutiens de l’opposition radicale ont préféré boycotter la rencontre au risque d’être critiqués, tant du côté de la majorité que de l’opposition (lire notre article).

Pas de quoi, loin s’en faut, désarçonner M. Nkoghe Bekalé. « Le gouvernement lance un appel patriotique pour former l’union sacrée de la République. Il nous faut en ce moment particulier de la vie de notre Nation, taire nos égos, nos querelles et nos postures afin de s’unir en fraternité, se rassembler, se mobiliser pour préserver notre cher pays de cette grande menace », a tonné le premier ministre avant d’égrainer la batterie de mesures préventives prises par les autorités afin de retarder au maximum la diffusion du virus dans le pays, épargné jusque-là.

« Ni minimisation, ni dramatisation »

Depuis plusieurs jours, le Gabon s’emploie, tout en adaptant sa riposte à l’évolution de la pandémie notamment dans la sous-région, de moduler sa communication à l’endroit des populations. Une stratégie résumée en une formule ce lundi par le porte-parole de la Présidence, Jessye Ella Ekogha : « ni minimisation, ni dramatisation ».