Gabon : Diffamation, injures… Les tensions s’exacerbent entre les partisans de Jean Ping à Paris

Le leadership de Jean Ping au sein de l'opposition gabonaise est de plus en plus contesté © DR

Une activiste pro-Ping reproche à certaines figures de l’opposition au sein de la diaspora gabonaise en France d’avoir rencontré le directeur de cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga, lors de son passage à Paris cette semaine. 

« Ce mercredi 11 septembre 2019 à l’hôtel Plaza Athénée, situé avenue Montaigne dans le 8ème arrondissement de Paris : Jonas Moulenda, Laurence Ndong et Messir Nah Ndong (arrivé après les 2 autres pour cause de retard de train) ont été reçus par Brice Fargeon Laccruche dit Alihanga  », a écrit Doriane Ozenga (Herel), une inconditionnelle de Jean Ping, sur son compte facebook.

Les trois personnes mises en cause sont toutes connues pour leur activisme en faveur de Jean Ping au sein de la diaspora à Paris.

Le moins que l’on puisse dire est que ces insinuations n’ont pas eu l’heur de plaire aux intéressés. « Je n’ai pas vu Alihanga, même en rêve. Je suis surpris de voir que certains énergumènes, dont je ne vais pas citer les noms pour que ma bouche ne sente pas, racontent des bêtises disant que j’aurais vu Alihanga. C’est une volonté de nuire », a déclaré Jonas Moulenda à nos confrères de Gabon Media Time.

Laurence Ndong, une ex-pédégiste devenue porte-parole de Jean Ping durant l’élection présidentielle de 2016, qui dément ce qu’elle qualifie d’ « allégations purement gratuites » et d’ « élucubrations », envisagerait de porter plainte pour diffamation, nous ont indiqué deux de ses proches résidant en banlieue parisienne.

Quant à Messir-Wilfried Nah Ndong, il n’a pu être joint par téléphone.

Moment de grande fébrilité pour l’opposition

Ces tensions entre partisans de Jean Ping au sein de la diaspora gabonaise éclatent au moment où l’opposition, fébrile, peine faire entendre sa voix au Gabon. Défaite lors des élections générales d’octobre 2018, elle n’a pas su profiter de l’absence temporaire du pays du président Ali Bongo Ondimba pour cause d’ennuis de santé pour reprendre du poil de la bête.

« L’opposition gabonaise est artificiellement maintenue en vie par les réseaux sociaux, une poignée de sites dits d’information sur Internet et les médias internationaux qui ont une vision romantique de son combat, assez éloignée toutefois de la réalité. Mais Politiquement, elle ne pèse plus rien. Elle est totalement absente des institutions », explique un professeur en sciences politique de l’Université Omar Bongo à Libreville.

Morcelée entre différentes chapelles, incapable de quitter le terrain des attaques ad hominem pour celui des idées, elle peine à incarner une alternative crédible à la majorité présidentielle qui dispose désormais d’un boulevard, d’ici 2023, date de la prochaine élection présidentielle, pour appliquer son programme de réformes.