Gabon : Les deux raisons qui ont poussé la HAC à interdire de publication Les Echos du Nord durant quatre mois

Exemplaire du journal Les Echos du Nord @ DR

C’est en raison d’un article jugé « outrancièrement acrimonieux », « vindicatif », « calomnieux » et « contraire à la déontologie journalistique » contre la présidente de la Cour constitutionnelle Marie Madeleine Mborantsuo que la Haute autorité de la communication (HAC) a frappé ce mercredi le tri-hebdomadaire Les Echos du Nord d’une interdiction de paraître durant quatre mois. 

La sanction est sévère. Mais elle est justifiée, selon la HAC, par le caractère particulièrement violent de l’article incriminé.

L’article à l’origine de la sanction est paru en février dernier dans l’édition n° 626 des Echos du Nord du 4 février dernier. Sous le titre « Une Stratégie d’accaparement du pouvoir : Mborantsuo veut virer les corps habillés », l’article étrille la haute juridiction et sa présidente.

Dans son communiqué du 19 mars 2019, la HAC affirme que Les Echos du Nord « méconnaissent volontairement les dispositions légales relatives au pouvoir de nomination des personnels civils et militaires de l’Etat dévolus au seul président de la République. L’article regorge de propos et insinuations suspicieux, tendancieux frisant l’acharnement et la calomnie. Des propos de nature à écorner l’image et la réputation de Mme Mborantsuo », avance la HAC en guise de justification.

Mais ce qui justifie la sévérité de la sanction tient au fait que, pour Les Echos du Nord, il ne s’agit pas, loin de là, d’un précédent. Le tri-hebdomadaire est en effet coutumier du fait. En août 2018, il avait déjà été sanctionné pour des faits similaires. Les Echos du Nord sont donc considérés comme des récidivistes.

« La calomnie ne saurait se réfugier derrière la liberté d’informer. Et la liberté ne saurait être confondue avec la licence. Surtout, quand on n’est pas à son coup d’essai », confie un membre de la HAC.