Gabon : Le dernier rapport de la Cour des comptes, un avertissement pour le nouveau gouvernement

Le Premier président de la Cour des comptes gabonaise, Gilbert Ngoulakia @ DR

Le Premier président de la Cour des comptes, Gilbert Ngoulakia, a remis hier au Premier ministre, au président du Sénat et au président de l’Assemblée nationale le rapport sur l’exécution de la loi de Finances pour 2017. Sévère, il y recense de nombreuses insuffisances.

Sévère. C’est ainsi qu’on peut qualifier le jugement du Premier président de la Cour des comptes, Gilbert Ngoulakia, sur l’exécution de la loi de Finances pour 2017.

Dans son rapport remis séparément, le mercredi 6 mars, au Premier ministre, aux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, celui-ci a déploré « le caractère irréaliste des prévisions des ressources et des charges » dans la loi des Finances 2017.

Alors que dans la loi de Finances rectificative, le gouvernement gabonais avait tablé sur un budget de 1 886 milliards de FCFA  l’Etat n’est parvenu à mobiliser que 1 399 milliards de FCFA de ressources. Cette même année, il a dépensé 1 435 milliards de FCFA, créant un déficit de 90,67 milliards de FCFA.

Camouflet pour la gestion d’Emmanuel Issoze Ngondet

Mais là ne s’arrêtent pas les remontrances du Premier président de la Cour des comptes. Celui-ci, dans son rapport, a également dénoncé, tour à tour, « l’absence d’évaluation des dépenses fiscales par la direction générale des impôts ; l’importance du poids de la dette ; les difficultés à procéder à l’évaluation de la performance des programmes du fait de la non production des projets et des rapports annuels de performance et la transmission tardive des documents nécessaires au contrôle, c’est-à-dire au-delà de la durée légale ». De nombreux manquements pour lesquels le haut-magistrat n’a pas cependant proposé de sanctions.

Ce rapport, concernant l’exécution budgétaire de la loi de Finances pour 2017, est un sévère camouflet pour l’ex-Premier ministre, alors en fonction, Emmanuel Issoze Ngondet. Depuis, des mesures ont été prises par les autorités gabonaises pour remédier aux insuffisances constatées dans son rapport par la Cour des comptes. C’est le cas notamment de l’accroissement des ressources fiscales, de la maîtrise des dépenses publiques de fonctionnement pour limiter les déficits ou encore de la réduction de la dette.

Avertissement pour Julien Nkoghe Bekalé

Toutefois, alors que le gouvernement du premier ministre Julien Nkoghe Bekalé est entré en fonction depuis bientôt deux mois, le rapport de la Cour des comptes, bien que fustigeant la gestion de son prédécesseur, sonne pour celui-ci comme un avertissement. Une salutaire piqûre de rappel.