Gabon : « Le débat sur la vacance du pouvoir est caduque. Il est utilisé par certains, en mal de notoriété, pour se faire de la publicité » (Gérard Ella Nguema, président du FPG)

L'opposant Gérard Ella Nguema, le président du Front Patriotique Gabonais (FPG), a répondu aux critiques des signataires de l'Appel à agir @ DR

L’opposant, chef de file du Front patriotique gabonais (FPG), a initié une caravane nationale afin de populariser à l’intérieur du pays les idées de son parti. Favorable à « une opposition qui propose », il fustige « une frange marginale et minoritaire » de l’opposition, toujours « prompt à dénoncer mais incapable de proposer », qui confond « son opinion minoritaire » avec l’avis de « la grande majorité des Gabonais ». Dans son viseur, les signataires de l’Appel à agir qui ont vainement tenté de réclamer en février dernier la constatation de la vacance du pouvoir présidentiel. 

Depuis le retour définitif d’Ali Bongo Ondimba au Gabon le 23 mars dernier, le débat sur la vacance du pouvoir présidentiel a définitivement vécu. Toutefois, certains, au sein de la classe politique, continuent à l’entretenir. C’est le cas des signataires de l’Appel à agir qui, le 26 février, ont exigé que soit constatée la vacance du pouvoir présidentiel, lançant même le un ultimatum au 31 mars. Sans aucun effet.

Depuis, Ali Bongo est rentré. Les réunions à la présidence se sont enchaînées à un rythme frénétique. Un conseil des ministres a eu lieu vendredi dernier avec des décisions importantes, etc. Toutefois, ponctuellement, les signataires de l’Appel à agir continuent de s’exprimer à travers les réseaux sociaux et certains médias. « Ce sont des seconds couteaux. Ils ont trouvé là un moyen de se faire de la publicité à peu de frais. Çà flatte leurs égos mais ça n’a aucun impact politique », constate placidement ce conseiller d’un ministre.

D’autant que l’opposition, dans sa grande majorité, est très réservée sur l’utilité de cette initiative qui ne semble servir que ses promoteurs. Aucune des grandes figures de l’opposition n’y a souscrit (Guy Nzouba Ndama, Jean Ping, Alexandre Barro Chambrier, Jean Egheye Ndong…).

D’autres opposants ont même choisi ouvertement de la contester. C’est le cas notamment de Gérard Ella Nguema qui a lancé il y a deux semaines et qui s’est achevée récemment une caravane dite de « l’interpolation » dont le but était de présenter sa formation politique aux populations de l’intérieur du Gabon. A cette occasion, l’opposant n’a pas manqué de donner son point de vue sur le sujet de la vacance du pouvoir au sommet de l’État.

Selon lui, ce débat « est instrumentalisé par certains, en mal de notoriété, pour se faire de la publicité. » Il émanerait d’ « une frange marginale et minoritaire » de l’opposition, toujours « prompt à dénoncer mais incapable de proposer », qui confond « son opinion minoritaire » avec l’avis de « la grande majorité des Gabonais ». Surtout, une démarche qu’il juge « totalement caduque » depuis le retour définitif au pays d’Ali Bongo Ondimba et « en décalage total » avec les aspirations des Gabonais. « Ce que les gens attendent de nous, au sein de l’opposition, ce ne sont pas des effets de manche autour de la vacance du pouvoir, un débat qu’ils jugent politicien, mais des propositions concrètes pour régler leurs difficultés au quotidien », déclare Gérard Ella Nguema.

Pour avoir initié cette caravane, le président du FPG, a été accusé par les soutiens des signataires de l’Appel à agir de « vendu » à la solde de la Cour constitutionnelle qui aurait financé sa tournée. « C’est ridicule », se défend l’intéressé. « Ce sont des ragots visant à ternir mon image. Tout le monde sait d’ailleurs qui les répand et pourquoi », explique-t-il. 

Et celui-ci d’ajouter : « Plutôt que de perdre leur temps dans des débats stériles, certains jeunes opposants feraient mieux de travailler s’ils veulent un jour espérer incarner une véritable alternative. Or on en est loin. Ces gens-là ne pensent qu’à faire de la com. Ça n’est pas comme ça qu’ils parviendront un jour au pouvoir », prédit Gérard Ella Nguema.