Gabon : De rage de n’avoir pu traverser la frontière avec sa délégation de 59 hommes armés, Omar Denis Bongo Junior refuse d’assister aux funérailles de Fidel Andjoua et préfère rentrer à Brazzaville

Omar Denis Bongo Junior est un protégé de Denis Sassou Nguesso © DR

Hier, vendredi 23 avril, le protégé de Denis Sassou Nguesso, et demi-frère du président Ali Bongo Ondimba, a préféré s’en retourner à Brazzaville plutôt que d’assister à Franceville aux funérailles de son grand-père dont il se disait pourtant proche. Voici pourquoi. 

En raison de l’épidémie de Covid-19, les frontières extérieures du Gabon sont fermées. Une autorisation exceptionnelle avait, par conséquent, été délivrée en début de semaine à Omar Denis Bongo Junior. « Au nom des relations d’amitié entre le Gabon et le Congo », précise une source diplomatique.

Mais cette autorisation ne valait « que » pour une délégation de 10 personnes. « Ce qui est déjà beaucoup, surtout en cette circonstance », insiste cette même source.

Or, Omar Denis Bongo Junior s’est présenté au poste frontière accompagné de… 59 hommes, qui plus est pratiquement tous armés, répartis dans 18 véhicules.

Des discussions se sont alors engagées avec les autorités gabonaises pour tenter de faire entendre raison à l’intéressé et, accessoirement, le remettre dans les clous de la légalité.

Caprice ou… prétexte ?

Peine perdue. Plutôt que d’accepter de rentrer avec une délégation « réduite » à dix personnes, Omar Denis Bongo Junior, et prendre ainsi part aux funérailles de son grand-père, celui-ci a préféré tourner les talons et rentrer à Brazzaville. Une décision difficilement compréhensible alors que le protégé du président congolais Denis Sassou Nguesso se disait proche du défunt.

« C’est un caprice », peste un haut-gradé de l’armée présent sur place qui souligne les efforts faits par la partie gabonaise pour « trouver un compromis raisonnable ».

Mais pour ce diplomate occidental, fin connaisseur des relations entre familles dirigeantes en Afrique centrale, peut-être que tout cela n’était pas si involontaire. Selon lui, il pourrait tout bonnement s’agir d’une mise en scène. « C’est comme si Omar Denis avait donné le bâton pour se faire battre. C’est à dire trouvé un prétexte pour qu’on lui interdise de se rendre à Franceville. L’aurait-il voulu qu’il ne s’y serait pris autrement ! Peut-être craignait-il l’accueil de la famille de Fidel Andjoua dont il n’était peut-être, au fond, pas si proche », fait mine de s’interroger le diplomate, un brin malicieux.

Une interrogation qu’il n’est, loin de là, pas le seul à partager, à Libreville comme à Brazzaville.