Gabon : Craignant d’être dépossédé de son parti, Nzouba-Ndama écarte Akure-Davain de la la direction des Démocrates

Ces derniers moi, Séraphin Akure-Davain a eu tendance à éclipser Guy Nzouba-Ndama © DR

Assigné à résidence et privé d’expression publique depuis son interpellation avec 1,18 milliards de francs CFA en liquide à son retour du Congo-Brazzaville, Guy Nzouba Ndama a, ce 8 mai, signé une note qui retire à Séraphin Akure-Davain le rôle de président honoraire de son parti, Les Démocrates, qu’il lui avait attribué il y a quelques mois.

Une note interne signée de Guy Nzouba-Ndama et datée du lundi 8 mai fait du premier vice-président, Philippe Nzengue, le nouvel intérimaire du président des Démocrates.

« Pendant la période d’indisponibilité du président du parti, le premier vice-président Philippe Nzengue assure l’intérim », indique cette note, qui précise : « Il veillera particulièrement en concertation avec le président, à la réaffirmation de l’encrage du parti Les Démocrates dans l’opposition. »

Guy Nzouba-Ndama étant inéligible du fait de sa condamnation suite à la saisie le 17 septembre dernier de 1,18 milliard de francs CFA en liquide dans son véhicule de retour du Congo-Brazzaville, c’est Séraphin Akure-Davain, loin devant Philippe Nzengue Mayila ou Jonathan Ignoumba, qui tenait la corde pour éventuellement prendre la place de Nzouba-Ndama comme potentiel candidat à la présidentielle pour le compte du parti.

« Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage »

Depuis, le député du 2è arrondissement de Lambaréné (Moyen-Ogooué) n’a cessé de briller. Il s’est particulièrement distingué lors de la Concertation majorité-opposition pour « des élections aux lendemains apaisés ». « C’est quelqu’un de très bon niveau. Sa maitrise des dossiers et son sens de la négociation lui ont permis de remporter plusieurs arbitrages », se souvient un membre de la majorité.

Nzouba-Ndama, dont certains disent qu’ils s’accrochera au pouvoir jusqu’à son dernier souffle, a-t-il eu peur pour son leadership ? Possible. En attendant, ses proches (les mêmes qui avaient tenté d’intoxiquer les médias le 17 septembre dernier) se chargent de répandre le bruit que cette éviction s’expliquerait tantôt par le fait qu’Akure-Davain se serait un peu trop rapproché du pouvoir ; tantôt, de façon totalement contradictoire, par des manœuvres des « lobbyistes du pouvoir » (sic !).

La réalité est plus simple. Et c’est un proverbe qui la résume le mieux : « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ».