Gabon : Condamné à 24 mois de prison dont 12 avec sursis et 800 millions de FCFA de dommages-intérêts pour escroquerie, l’avocat Irénée Mezui Mba risque la radiation du Barreau

Me Irénée Mezui Mba photographié en mai 2020 sans sa robe d'avocat. Une prémonition ? © Facebook/IMM

Vendredi 30 septembre, le Tribunal correctionnel de Port-Gentil a rendu son délibéré concernant « l’affaire Me Irénée Mezui Mba », du nom de cet avocat incarcéré à la prison du Château pour escroquerie au détriment de la Société gabonaise de raffinage (Sogara).

Le tribunal l’a reconnu coupable du délit d’escroquerie, aux côté de ses  coaccusés. Ceux-ci ont écopé de 24 mois d’emprisonnement dont 12 assortis de sursis. Ils devront en outre s’acquitter de la somme de 800 millions de FCFA au titre des dommages-intérêts.

Placé en détention préventive depuis le 9 mars dernier, Me Mezui Mba sera donc libérable au mois de mars 2023.

On ne s’est pour l’heure si l’avocat, et ses co-condamnés, interjetteront ou non appel.

En attendant, Me Mezui Mba risque l’exclusion définitive du Barreau du Gabon. L’article 40 de la loi portant sur l’exercice de la profession d’avocat au Gabon commande au Conseil de l’Ordre en pareille circonstance de radier « de plein droit », autrement dit automatiquement, du Barreau l’un des leurs qui a été condamné sans passer devant le conseil de discipline.

Pour rappel, Me Irénée Mezui Mba a été écroué le 9 mars dernier par le tribunal de Port-Gentil (Ogooué-Maritime) pour escroquerie présumée d’une somme de 700 millions de francs au détriment de la Société gabonaise de raffinage. Une décision qui avait provoqué le mécontentement de l’Ordre des avocats, qui a alors décidé de boycotter les sessions de la Cour criminelle. Un réflexe corporatiste à l’époque mal perçu par l’opinion publique gabonaise. Au même titre que n’importe quel citoyen, un avocat n’est pas au-dessus des lois.