Gabon : Ce que la Justice reproche à Nicolas Nguema

Nicolas Nguema a été placé vendredi 4 décembre 2020 en garde à vue © DR

Le co-président du Parti pour le changement (PLC) a été interpellé hier vendredi et placé en garde à vue. Selon des sources judiciaires, deux charges en particulier pèsent sur lui : détournement de biens saisis et recel. 

Nicolas Nguema a été interpellé hier, vendredi 4 décembre, vers midi par des agents de la Direction du service de la contre ingérence militaire (communément appelé B2) et placé en garde à vue.

Il devrait être présenté à un juge lundi qui décidera ou non de sa mise en examen.

La Justice reproche à Nicolas Nguema d’avoir détourné des biens saisis, de les avoir conserver (recel) mais également d’en avoir revendu une partie.

A peine l’annonce de son interpellation a-t-elle été faite que le collectif d’opposants radicaux dont il est membre, Appel à agir, a crié à l’ « arrestation arbitraire », tentant d’expliquer celle-ci par les critiques que Nicolas Nguema aurait formulé contre le président Ali Bongo Ondimba suite à son AVC en octobre 2018.

« Si M. Nguema n’est pas au-dessous des lois, il n’est pas au-dessus non plus »

Une interprétation totalement balayée par les personnes proches du dossier, ces critiques remontant à plus de deux ans. « Ce discours de l’arbitraire est habituel. Il est fait pour mettre la pression sur les institutions en attirant l’attention des médias et des ONG. Mais tout est fait en l’espèce dans le strict respect de la loi. Une procédure judiciaire a été ouverte sous l’autorité d’un magistrat. Et les charges qui pèsent sur le prévenu sont étayés par des éléments aussi nombreux que sérieux », explique cette source judicaire qui confirme que les soupçons qui pèsent sur M. Nguema sont ceux « détournement de biens saisis » et « recel ».

Celle-ci déplore le réflexe quasi-pavlovien consistant, à chaque interpellation, de décrédibiliser l’institution judiciaire, quand bien même les faits reprochés aux intéressés s’avèrent accablants. « Si Monsieur Nicolas Nguema n’est pas au-dessous des lois, il n’est pas au-dessus des lois non plus. Le statut d’opposant ne vaut pas, n’en déplaise à certains, immunité judiciaire », conclut cette source très proche du dossier avant de mettre un terme à notre entretien.