Suite à la nomination d’un nouveau gouvernement de 38 membres contre 41 pour l’équipe précédente, certaines critiques se sont faites entendre sur le caractère « pléthorique » de la nouvelle équipe. « Un faux procès », dénonce un ministre, arguments à l’appui.
Au Gabon, une polémique chasse l’autre. Actuellement, certaines voix s’élève contre le gouvernement alors que celui-ci vient à peine d’entrer en fonction. L’objet du courroux de ces Cassandres ? La taille de l’équipe gouvernementale pilotée par Julien Nkoghe Bekalé. Celle-ci compte en effet 38 membres.
« C’est un faux procès », dénonce un ministre qui compte parmi les poids lourds du gouvernement. A l’appui de son raisonnement, celui-ci cite à brûle pourpoint la réduction à hauteur de 40 % de la taille des cabinets ministériels, une mesure entérinée en juin dernier et qui va de paire avec le rabotage du budget de fonctionnement de chaque ministère. A cela, s’ajoute, fait remarquer ce membre du gouvernement, la réduction du montant du traitement du premier ministre et des ministres, ainsi qu’un certain nombre d’avantages auxquels ils avaient doit auparavant et qui ont été supprimés depuis (retraites, voitures de fonction, etc.).
« Évitons sur ce sujet le populisme facile. Le Gabon est sur une trajectoire. Les ministres aussi font des efforts et, proportionnellement, ils en font beaucoup. Laissez penser qu’ils seraient épargner au moment où il est demandé aux fonctionnaires de faire des sacrifices est donc tout simplement faux. C’est de la mauvais foi », dénonce ce ministre.
Celui-ci en profite par ailleurs pour, comme il le dit, « »remettre les pendules à l’heure ». « J’ai lu ici ou là dans la presse que ‘la seule masse salariale du nouveau gouvernement correspondrait à 1 % du budget de l’État, soit 2,9 milliards de Fcfa’. C’est ici aussi complètement faux. Le budget de l’Etat pour 2019 s’élève à à 2.806 milliards Fcfa. La masse salariale du gouvernement représente donc 0,1 % du budget total de l’Etat. Il ne faut pas confondre budget de l’Etat et dépense de fonctionnement, même si je vois bien l’effet recherché », s’indigne-t-il.
Enfin, ce ministre termine son propos en faisant référence aux accords politiques inclusifs d’Angondjé négociés entre majorité et opposition mi-2017. « En vertu de ces accords, la taille du gouvernement sera réduite à terme à 30 membres. C’est un objectif qui sera respecté, tout comme l’a d’ailleurs été notre objectif de parité. Mais il faut faire les choses progressivement pour qu’elles soient durables. Déjà, la nouvelle équipe compte trois ministres de moins« , fait-il observer avant de conclure par cette réflexion : « vous savez, ça n’est pas le nombre de ministres qui compte mais les résultats qu’ils obtiennent grâce à leur actions. Gardons nous donc de faire des procès d’intention. Il faudra juger ce gouvernement sur pièce. »
