Gabon : Blaise Wada libéré « pour des raisons de procédure et non de fond » par la Cour de cassation

Banderole réclamant la libération de Blaise Wada @ DR

Condamné le 26 avril 2018 à 20 ans de réclusion par la Cour criminelle spéciale pour détournement de fonds publics (portant sur un montant de 1,765 milliard de FCFA), l’ancien coordinateur général de l’Unité de coordination des études et des travaux (UCET) devrait être libéré dans les tout prochains jours. La Cour de cassation a en effet cassé et annulé la décision qui l’a condamné.

Le pourvoi avait été étudié par la Cour en cassation le 29 mars dernier. La décision de la haute juridiction est tombée ce vendredi 12 avril.

Cette annulation de la décision de la CCS par la Cour de cassation est intervenue pour des raisons de procédure et non de fond. Conséquence : Blaise Wada est libérable sans délai.

« Celle-ci ne remet toutefois nullement en cause le fond du dossier », précise une source judiciaire, la Cour de cassation se bornant à considérer la conformité des décisions du juge de première instance aux règles de droit et de procédure.

Pour rappel, l’ancien coordonnateur de l’Unité de coordination des études et des travaux avait été reconnu coupable de faits de détournement de deniers publics (destinés à l’aménagement des bassins versants afin de lutter efficacement contre les inondations à Libreville) dans le cadre de l’opération Mamba lancée en 2017, la version gabonaise de l’opération main propre. Blaise Wada avait alors été sommé de rembourser plus de 2 milliards de Fcfa au Trésor public. Plusieurs de ses biens devaient d’ailleurs être saisis.

Le Gabon, souvent épinglé par le passé pour son niveau élevé de corruption, mène depuis trois ans une lutte contre les détournements de fonds publics. Des efforts salués et encouragés par ses partenaires internationaux, notamment le FMI et la Banque mondiale, qui lui ont accordé leur soutien également qui sont très sourcilleuses sur ce sujet.

« La décision d’aujourd’hui de la Cour de cassation ne remet nullement en cause notre détermination à redoubler d’efforts en matière de lutte contre la corruption », a déclaré une source proche du gouvernement.