Gabon : Pourquoi autant de nominations à l’occasion du conseil des ministres présidé par Ali Bongo ?

Le premier ministre et les membres du gouvernement attendant l'arrivée du président Ali Bongo Ondimba lors du conseil des ministres mardi 26 février à Libreville @ DR

« C’est un véritable Tsun’Ali qui a soufflé hier », a commenté un membre du gouvernement. Qui sont les sortants ? Qui sont les entrants ? Détail et analyse dans cet article. 

Décidément, le conseil des ministres qui s’est tenu hier, mardi 26 février, au Gabon a été tout sauf anecdotique. D’abord, parce qu’il s’agissait du premier conseil des ministres présidé par Ali Bongo depuis ses ennuis de santé survenus fin octobre dernier. L’ambiance était d’ailleurs particulière. Le chef de l’Etat « a été ovationné par les membres du gouvernement en début et en fin de réunion », a rapporté sur son compte Twitter, le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni.

Ensuite, parce que les sujets à traiter ont été très nombreux. Si les orientations politiques  discutées ont été pléthore, ce matin, c’est surtout les nombreuses nominations entérinées à cette occasion qui retiennent l’attention.

« C’est absolument nécessaire si on veut redynamiser le quinquennat », explique un ministre. « Les mêmes hommes produisent les mêmes effets. Il faut donc en changer pour obtenir de meilleurs résultats quand cela s’avère nécessaire », poursuit ce pilier du gouvernement.

« Il y a une volonté désormais, assez nouvelle il faut le dire, de privilégier la compétence sur tout autre critère comme l’appartenance ethnico-régionale ou encore les affinités politiques », analyse, quant à lui, un professeur en science politique du l’UOB à Libreville. « Il y a aussi eu un effet de rattrapage car l’Etat a fonctionné jusqu’à fin décembre au ralenti avant de reprendre en janvier son rythme de croisière », ajoute cet universitaire.

Qui dit nomination, dit également départ. Parmi les plus marquants, on relève celui de Liban Soleman. Très en vue lors du premier septennat d’Ali Bongo Ondimba, le désormais ex-coordonnateur général du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), après avoir été chef de cabinet du président de la République de 2009 à 2016, est nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Gabon en Arabie saoudite.

Sayid Abeloko, membre actif de l’AJEV, l’association co-fondée par le directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga, a été démis de ses fonctions à la direction générale de l’Office des ports et rades du Gabon. Il est nommé ambassadeur du Gabon au Togo, Bénin et Ghana.

Autre départ marquant, celui de Steed Rey, un cousin d’Ali Bongo et jusque-là chef du Service Voyages à la Direction générale du Protocole d’Etat. Il est nommé conseiller du directeur général de l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI). Quant au sud-coréén Park Sang-chul, considéré comme le Monsieur sécurité du président Ali Bongo Ondimba qu’il a rencontré en 1983, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite. Il sera remplacé dans ses fonctions par Cyriaque Andjoua.

Parmi les nominations les plus notables, on note celle de Laure Bigourd au poste de directeur général de la chaîne de télévision Gabon 24, que les autorités entendent redynamiser. Elle sera assistée par un directeur général adjoint, Marie Noëlle Ada Meyo.