Alors qu’un rassemblement de la confédération syndicale a été dispersé hier à Libreville par les forces de l’ordre, la confédération syndicale est accusée de se livrer à une exploitation politicienne de la situation.
Certes, il y a eu quelques tirs de gaz lacrymogène. Mais « pas plus de deux ou trois », selon de nombreux témoins. Surtout, aucun blessé n’est à déplorer.
Pourtant, au lendemain de la dispersion par les forces de l’ordre d’un rassemblement de la confédération syndicale Dynamique Unitaire au Stade d’Angondjé dans le quatrième arrondissement de Libreville, les leaders de cette confédération syndicale, dont la voix a été rejointe par celle des responsables de l’opposition radicale, ont dénoncé des « violences inacceptables », une « atteinte intolérable aux libertés publiques ».
Comme souvent avec Dynamique Unitaire, habituée aux coups d’éclat médiatiques, les mots sont grandiloquents, sans doute excessifs. « Si la manifestation a été dispersée, c’est qu’il y avait une crainte légitime de troubles à l’ordre public », explique une source policière. En effet, « les syndicalistes ont été rejoints par des membres de l’opposition radicale qui, manifestement, n’étaient pas venus pour discuter de quelque revendication que ce soit mais pour en découdre », précise cette source. « Nous avons donc été contraints avec mes collègues d’intervenir mais tout s’est passé dans le calme », conclut-elle.
Pourtant, c’est une situation diamétralement opposée qu’ont dépeint les leaders de Dynamique Unitaire. Une version relayée et amplifiée, comme à l’accoutumée, par les médias proches de l’opposition. Jean Ping, très proche de Jean-Rémy Yama, est allé de son soutien sur Twitter : « Les arrestations (NDLR : en réalité, des interpellations temporaires) parmi les personnes qui répondaient à l’invitation de DYNAMIQUE UNITAIRE confirment la répression systématique que le régime exerce sur le peuple gabonais. Les Gabonais ont bien compris que la simple condamnation est devenue vaine. Seule compte la libération », a-t-il écrit sur Twitter, appelant ainsi à nouveau à l’insurrection, comme il l’avait vainement fait à la mi-décembre.
« En réalité, la stratégie de de Dynamique Unitaire est toujours la même », explique l’un des piliers du gouvernement. « Il s’agit de provoquer les forces de l’ordre en espérant les pousser à la faute pour pouvoir ensuite dramatiser la situation et se victimiser », commente ce ministre de poids. « Il faut dire que les médias occidentaux tombent souvent dans le panneau », dit-il en souriant, satisfait de sa pique.
Selon lui, « cet épisode démontre, si besoin en était encore, que les dirigeants de DU, Jean-Rémy Yama en tête, ne font pas du syndicalisme mais de la politique. Alors qu’un dialogue social vient d’être ouvert par le Premier ministre pour permettre aux syndicats de faire valoir leurs propositions de façon constructive et dans un cadre responsable, Dynamique Unitaire préfère aller protester dans la rue », fait-il observer.
Ce membre du gouvernement en est convaincu. « Ce que recherche Dynamique Unitaire, ça n’est pas obtenir des avancées sociales, ça n’est pas faire en sorte que la situation s’améliore au Gabon, mais de renverser le gouvernement. »
