Gabon : Après avoir réclamé à cor et à cri la tenue des élections dans les délais constitutionnels, l’opposition souhaite désormais les reporter

Les électeurs gabonais sont appelés aux urnes le 26 août prochain © DR

Sous le prétexte – fallacieux probablement – de nouvelles tensions post-électorales à la suite des scrutins annoncés pour le 26 août prochain, un groupe d’opposants réunis au sein de la Dynamique de la transition politique et pacifique au Gabon (DTPPG) invite les autorités à reconsidérer le calendrier validé récemment et reporter la date de ses scrutins. Un revirement à 180 degré qui fait peu de cas de la Constitution et qui trahit sans doute l’impréparation de l’opposition, fébrile à deux mois du scrutin.

S’il fallait une nouvelle preuve de l’absence de stratégie de l’opposition gabonaise, qui un jour tire à hue, un autre à dia, sans craindre la contradiction, en voici une.

Après avoir ces dernières semaines appelé chaque jour à la publication rapide du calendrier électoral par le CGE afin que les élections aient lieu dans les délais constitutionnels, ce qu’elle a fait le 25 juin dernier, l’opposition gabonaise estime désormais qu’il est urgent… d’attendre.

Dans une déclaration faite jeudi 29 juin à Libreville, plusieurs opposants réunis au sein de la DTPPG ont exprimé leur réticence vis-à-vis du calendrier proposé par le Centre gabonais des élections (CGE) dimanche 25 juin et validé le lendemain en Conseil des ministres.

À la DTPPG, on estime donc qu’il n’y a pas lieu de se presser pour tenir les élections générales prévues le 26 août prochain. « L’urgence n’est pas l’organisation des élections générales, mais plutôt notre capacité à sortir des zones de confort pour fondre toutes nos vues et ambitions dans un même moule et en faire une référence qui portera le Gabon au plus haut des cimes du monde. Nous préférons accuser du retard dans l’organisation des élections politiques plutôt que d’aller droitement dans le fossé où les morts seront encore compter par milliers », a déclaré, de manière alambiquée, le porte-parole de la Dynamique Théophile Makita Nyembo.

Revirement à 180°

Manifestement, celui-ci et ses collègues semblent faire peu de cas de la Constitution qui dispose que l’élection présidentielle, en particulier doit avoir lieu devait en effet entre un mois et deux mois avant l’anniversaire de la prestation de serment du président, qui a eu lieu le 26 septembre 2016. Le scrutin devait donc être organisé au plus tard le 26 août. Les autorités se sont donc tout naturellement et strictement conformées à la Constitution.

Pour les observateurs, ce revirement à 180 degrés de l’opposition gabonaise trahit en réalité son impréparation à moins de deux mois désormais du scrutin. Sans leader, sans véritable projet, celle-ci paraît n’avoir guère de chances face au grandissime favori du scrutin : Ali Bongo Ondimba derrière lequel la majorité fait bloc.