Gabon : Après avoir publiquement déclaré « Ali Bongo est mort », le syndicaliste Jean Rémy Yama mis en examen pour propagation de fausses nouvelles

Le ministre de l'Intérieur et de la Justice, Garde des Sceaux, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou © DR

L’annonce a été faite mercredi 3 juillet par le ministre de l’Intérieur et de la Justice, Garde des Sceaux. Une décision qui pourrait sonner la fin de ce genre de déclarations irresponsables, susceptibles d’entraîner des troubles graves à l’ordre public.

« Ali Bongo est mort ». C’est ce qu’a déclaré le président de Dynamique unitaire (DU), Jean-Rémy Yama, mardi 2 juillet 2019. Des déclarations, diamétralement éloignées de la réalité alors qu’Ali Bongo a repris depuis début mai un rythme de travail intensif et qu’il s’apprête à avoir un été très studieux. Qui plus est, l’ensemble des institutions (présidence, gouvernement, Assemblée nationale, Sénat, gouvernorats de provinces, conseils départementaux, mairies…) sont en place et fonctionnent normalement. Quant aux réformes, elles sont menées à bon rythme comme le relève la Banque mondiale et le FMI.

En réalité, ces déclarations, irresponsables, n’ont, semble-t-il, vocation qu’à créer des troubles à l’ordre public dans l’un des rares pays d’Afrique centrale réputé pour sa stabilité. C’est d’ailleurs la perception du ministère de l’Intérieur et de la Justice qui a déclaré ce mercredi 3 juillet que les déclarations de Jean-Rémi Yama « dénotent une fois de plus et une de trop, une volonté manifeste de créer le trouble et la confusion dans l’esprit des populations », mais aussi à créer une psychose auprès des partenaires au développement du Gabon afin d’affecter l’environnement des affaires, l’ordre public et la cohésion sociale.

« Les objectifs ainsi poursuivis du fait de ces propos mensongers, ne cadrent nullement avec les missions dévolues aux organisations syndicales à savoir : défendre les intérêts moraux et matériels de leurs adhérents », a affirmé le ministre. Il est vrai que depuis plusieurs années, Jean Remy Yama, le leader de la confédération syndicale Dynamique Unitaire, a délaissé le combat syndical au profit de la joute politique.

Confusion entre liberté d’expression et licence de dire ou écrire n’importe quoi

Selon Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, les déclarations de M. Yama, qui relèvent selon lui d’une « volonté manifeste de défier l’autorité de l’État », n’ont rien à voir avec la liberté syndicale et la libre expression, légalement encadrées au Gabon. Partant, elles « l’exposent à des poursuites pénales pour propagation de fausses nouvelles ».

Ces derniers mois, les auteurs de ce genre de propos mensongers, profitant peut-être d’un léger flottement, ont multiplié les déclarations à l’emporte-pièce, relayées par les réseaux sociaux et des « médias » de second ordre sur internet. Le gouvernement a, cette fois-ci, décidé d’agir en faisant preuve de célérité. « Le gouvernement rappelle qu’il ne saurait laisser perdurer de tels actes. Les auteurs seront poursuivis et la loi sera appliquée avec la plus grande rigueur », a déclaré le Garde des Sceaux.

C’est heureux. Beaucoup espèrent en effet au Gabon que l’initiative du gouvernement fera jurisprudence, certains ayant, ces derniers mois, eu une fâcheuse tendance à confondre liberté d’expression et licence de dire ou écrire n’importe quoi.