A date, le naufrage de l’Esther Miracle a causé la mort de 29 personnes. 8 autres sont encore portées disparues et 124 ont été secourues. On est donc loin des chiffres évoqués par le président du RPM ce vendredi 24 mars sur RFI.
Ce chiffre est basé sur les registres officiels, mais aussi sur les recoupements et investigations des services de police et de justice fait auprès de la compagnie et des familles.
Mais pour Alexandre Barro Chambrier, peu importe. « On nous parle de 28 morts alors qu’il y a plus de 40 personnes qui sont disparues. Il faudrait plus de transparence. Il faut dire la vérité aux familles », a-t-il déclaré sur les antennes de Radio France internationale (RFI). « Si on nous parlait de 5 personnes de plus que le chiffre officiel, ce serait déjà beaucoup. Mais là, c’est 5 fois plus », s’étouffe un responsable de la police judicaire. « C’est abracadabrantesque ! », s’exclame-t-il.
Pour cet officier membre de l’équipe de recherche qui s’active encore pour retrouver des corps, l’attitude du président du RPM est irresponsable. « Entendre quelqu’un s’exprimer de la sorte alors qu’il ne dispose d’aucune information est tout bonnement irresponsable. C’est du même ordre que les rumeurs que l’on a entendu ces derniers jours au sujet de corps prétendument retrouvés au large de Sao-Tomé puis du Cameroun », peste celui qui depuis le 9 mars dernier, jour du naufrage de l’Esther Miracle, passe ses journées au Port-Môle.
Pour ce député, membre de la majorité, le président du RMP « fait preuve de cynisme ». « C’est une manière pour lui de se positionner comme le candidat principal de l’opposition pour la présidentielle. C’est pourquoi il fait des déclarations tapageuses, pour que l’on parle de lui. Il est convaincu que plus c’est gros, plus ça passe », peste l’élu. « C’est exactement ce qu’un homme d’Etat ne ferait pas », tacle-t-il.
Président du RPM, Alexandre Barro Chambrier mène actuellement une guerre larvée contre les autres figures de l’opposition pour espérer devenir le candidat, sinon unique, au moins principal, de cette famille politique à l’occasion de l’élection présidentielle prévue lors du second semestre 2023 au Gabon. Il compte notamment pour s’imposer sur le soutien du Congo-Brazzaville.
