[Gabon] Affaire Accrombessi contre L’Aube : RSF appelle la HAC à garantir le droit à l’humour

Maixent Accrombessi, l'ex-directeur de cabinet d'Ali Bongo, intronisé il y a quelques jours grand maître vaudou au Bénin @ DR

Dans son édition du 1er avril, le journal L’Aube avait annoncé la publication à venir d’une interview exclusive de Maixent Accrombessi Nkani, peu après avoir été démis de ses fonctions de Haut-Représentant personnel du chef de l’Etat. Il s’agissait en réalité d’une interview fictive publiée le 1er avril. Mais ce poisson d’avril n’a pas eu l’heur de faire rire l’intéressé qui a porté plainte contre le journal L’Aube pour diffamation. RSF appelle aujourd’hui la HAC à faire preuve de clémence à l’égard du journal qui pourrait de nouveau être sanctionné. 

Dans une série de tweets diffusés hier, l’association Reporters sans frontières a appelé « la HAC à garantir le droit à l’humour que peuvent exercer les journalistes alors qu’un directeur de publication est convoqué pour avoir publié une fausse interview de l’ex dir cab d’Ali Bongo à l’occasion du 1er avril»

RSF, qui défend les droits des journalistes et la liberté de la presse à travers le monde, livre ses arguments. « Le caractère humoristique et invraisemblable de cet article ne faisait aucun doute. Une sanction apparaîtrait comme une restriction abusive du droit des journalistes à utiliser l’humour, pratique largement répandue à l’occasion du 1er avril»

Il faut dire que l’interview fictive n’a guère fait rire l’intéressé, d’autant qu’elle est intervenue quelques jours seulement après son éloignement de la présidence de la République. Le 1er avril après avoir pris connaissance de la publication du journal, son avocat, Grâce Kieley Houndy, a déposé une plainte contre L’Aube auprès de la Haute autorité de la communication (HAC). « Mon client n’a jamais accordé une interview à ce journal la veille de la parution de cet article de presse écrite comme il le prétend », indique la plainte de l’avocat pour qui, l’article jette le discrédit sur son client et porte atteinte à son honneur et à son intégrité.

Ce lundi, L’Aube  s’est défendue en indiquant qu’il ne s’agissait que d’un poisson d’avril, que l’article incriminé s’inscrivait dans le genre très couru de « politique fiction »  et se rapprochait par conséquent des fameuses « interviews presqu’imaginaires » que publie régulièrement un autre journal local connu pour ses satires.

Extrait du journal L’Aube