Gabon : Accusé de détournement de fonds publics, le maire de Libreville Eugène M’Ba démissionne

Le maire de Libreville, Eugène M'Ba, a démissionné © DR

En application de la loi du 15 juin 2015 relative à la Décentralisation, le gouverneur de la province de l’Estuaire, via l’arrêté n°000025/MI/PES/CAB.G, a convoqué en session extraordinaire le Conseil municipal de la commune de Libreville, le 17 juin. L’ordre du jour, a informé Marie-Françoise Dikoumba : « la notification de la démission du maire de la commune de Libreville », Eugène M’Ba.

La pression était devenue trop forte.

Accusé de « détournement de fonds publics » suite à la signature au bénéfice d’une entreprise dénommée Jeta Groupe, sensée assainir certaines voiries de Libreville, Eugène M’Ba a démissionné.

Des factures ont été validées et des mandats de paiement signés pour le décaissement, en 2 jours, pour un montant d’environ 338 millions de francs CFA, en lien avec des travaux réputés effectués alors qu’ils ne l’étaient pas (lire notre article).

Depuis, le tout Libreville bruissait de rumeurs au sujet de la probable démission de son édile.

L’arrêté du gouverneur de l’Estuaire, Marie-Françoise Dikoumba, vient mettre un terme à ces supputations. Le 17 juin prochain, Eugène M’Ba devrait officiellement être démis de ses fonctions par le conseil municipal ou annoncer formellement son renoncement au poste de maire de Libreville qu’il n’aura finalement occupé que pendant un peu plus de 5 mois.

Volonté générale d’éradiquer une corruption autrefois endémique

Il avait été élu fin décembre dernier en remplacement de Léandre Nzué, Accusé de corruption et de détournement de fonds publics, ce dernier avait été mis en examen et placé sous mandat de dépôt. Il dort depuis mi-septembre 2020 à la prison centrale de Libreville.

Pour les observateurs, cette nouvelle affaire témoigne de la volonté des autorités gabonaises d’en finir avec la corruption, trop longtemps endémique dans le pays. Ces deux dernières années, des dizaines de hauts responsables publics ont été placés en détention. Le cas le plus emblématique est celui de l’ex-directeur de cabinet de la Présidence de la République, Brice Laccruche Alihanga, tombé en décembre 2019 dans le cadre de la célèbre opération Scorpion.