Gabon : A peine nommés, les nouveaux ministres déjà sous pression

Les ministres du gouvernement gabonais déjà sous pression @ DR

Le président Ali Bongo a prévenu son premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, lors de son retour la semaine dernière à Libreville : les membres du gouvernement qui n’appliqueront pas leur feuille de route et n’obtiendront pas de résultats dans la mise en oeuvre des réformes seront remerciés. 

Sous pression. A peine nommé les 11 et 12 janvier dernier, le gouvernement de Julien Nkoghe Bekalé est prié de turbiner. Le président Ali Bongo l’a à nouveau prévenu lors de leur entrevue le lundi 25 février au Palais du Bord de mer : pas d’état de grâce, ni de période de rodage. Les ministres doivent accélérer. Et gare à ceux qui n’appliqueraient pas leur feuille de route ou bien n’obtiendrait pas de résultats. Ils seront sanctionnés. Comprendre, renvoyer du gouvernement. Et « personne ne sera protégé », précise un collaborateur du chef de l’Etat.

Message reçu 5 sur 5 par le premier ministre qui, dès le lendemain, a fait sa déclaration de politique générale devant les 143 nouveaux députés. À la tête d’une équipe gouvernementale qu’il veut « exemplaire et d’action », Julien Nkoghe Bekalé a non seulement promis de l’efficacité dans l’application des réformes mais également d’imposer à son gouvernement « une discipline et une rigueur budgétaire ».

Concrètement, les dotations budgétaires allouées par l’État à chacun des ministères seront soumises à un contrôle plus accru, a indiqué le Premier ministre. « J’y veillerai personnellement » et « je prends l’engagement que le membre du gouvernement qui s’en écartera sera sanctionné », a-t-il promis devant les députés. 

Joignant le geste à la parole, Julien Nkoghe Bekalé a annoncé dans la foulée la diminution du nombre des missions de ministres à l’étranger. Afin de rationaliser les dépenses publiques, a-t-il assuré, mais aussi, symboliquement, de montrer l’exemple.

Ce même 26 février, quelques heures plus tôt, les membres du gouvernement n’ont pas attendu pour témoigner de leur activisme. Lors du conseil des ministres, nombreux ont été ceux à présenter leur projet de loi alors que cela fait un mois et demi à peine qu’ils sont entrés en fonction. Ce fut le cas notamment du projet de loi modernisant le code des hydrocarbures, de celui modifiant le régime d’exploitation des forêts ou encore de celui sur le Tourisme, un secteur crucial pour le Gabon dans la perspective de sa diversification économique.

« Si les ministres accélèrent, c’est qu’ils savent qu’aucun retard ne sera toléré. Fini l’époque où les ministres se contentaient de revêtir leur joli costume et d’arborer fièrement leur titre en bandoulière », explique un conseiller du Palais du Bord de mer. Le président Ali Bongo l’a redit la semaine dernière au première ministre : il veut des résultats et vite. Au Gabon, les temps ont bien changé.