Dans un post diffusé sur sa page Facebook le jour de la fête du Travail, le président gabonais a réaffirmé sa volonté de faire de l’emploi sa priorité. Il a également évoqué quelques dossier épineux du moment : les bourses étudiantes, les retraites, ainsi que le dialogue social avec les syndicats. Pour les observateurs, ce 1er mai marque probablement le retour d’Ali Bongo Ondimba sur la scène politique nationale, après une longue absence due à un probable AVC.
Dans un post diffusé sur sa page Facebook, inhabituellement long, Ali Bongo Ondimba n’a pas fait que souhaiter une bonne fête du travail aux Gabonais. Il a tracé les contours de ce qui pourrait constituer la deuxième étape de son septennat. « On est à la recherche d’un nouveau souffle », confirmait il y a quelques semaines un ministre qui lui est très proche.
La pierre angulaire de cet acte II du septennat pourrait être le travail qui « doit une valeur cardinale de la société, en même temps qu’une obsession pour les pouvoirs publics », a indiqué Ali Bongo, ajoutant que « tout (devait) être fait dans notre pays pour favoriser l’emploi, que j’ai hissé au rang d’absolue priorité en 2019. »
« En ce domaine, l’Etat doit redoubler d’efforts pour permettre aux entreprises, dont c’est le rôle, d’être en capacité de créer chaque année les milliers d’emplois dont nous avons besoin », a-t-il martelé.
Et Ali Bongo de détailler le vademecum : développer l’enseignement technique et professionnel, redynamiser certaines filières économiques, en particulier « l’agriculture qui a la capacité d’offrir chaque année des milliers d’emplois ».
Évoquant les futurs travailleurs, les étudiants, Ali Bongo Ondimba a déclaré qu’il fallait « privilégier l’enseignement technique et professionnel, qui offre à nos jeunes de véritables débouchés sur le marché de l’emploi en créant, au besoin, de puissantes incitations via notamment un système de bourses étudiantes intelligent et attractif. »
Le président Gabonais a également eu un mot de réconfort à l’endroit des anciens travailleurs, les retraités. « Je veux les rassurer et leur dire combien je suis attaché au système de retraites, à la solidarité inter-générationnelle et, d’une manière générale, aux acquis sociaux. Tout sera fait pour les préserver », a indiqué Ali Bongo.
Ce 1er mai marque probablement le véritable retour d’Ali Bongo sur la scène politique nationale
Mais ce que retiendront peut-être avant tout les commentateurs des propos du président gabonais, ce sont ses mots à l’endroit des syndicats, alors que le gouvernement gabonais a ouvert il y a près de deux semaines un dialogue social avec eux, suite aux protestations de lycéens et collégiens dans la rue quelques jours auparavant en opposition à la réforme sur les conditions d’attribution de la bourse étudiante.
« En ce 1er mai, je veux aussi redire mon attachement à la qualité du dialogue social dans notre pays. Et saluer les partenaires sociaux, les syndicats, qui, dans leur écrasante majorité, acceptent de dialoguer de façon constructive avec les pouvoirs publics en tenant compte, tout en défendant leurs revendications légitimes, de l’intérêt général qui commande de mener des réformes ambitieuses, structurelles, pour assurer l’avenir de notre pays. C’est pourquoi j’ai demandé au Gouvernement d’être davantage à l’écoute. A chacun désormais de jouer le jeu, de faire preuve de responsabilité. », a déclaré le président gabonais, en référence aux syndicats.
Ce 1er mai marque probablement le véritable retour d’Ali Bongo sur la scène politique nationale, après une longue absence due à un probable AVC intervenu le 24 octobre dernier. « Le président remet les mains dans la cambouis », nous a confié un de ses proches. Un point de vue partagé par son porte-parole. « Pour ceux qui font mine d’en douter encore, le Président Ali Bongo est bien là, aux commandes », a commenté sur Twitter Ike Ngouoni.
