Au Gabon, 70 milliards de francs CFA d’économie annuelle rien que sur la masse salariale dans la fonction publique, confirme Ike Ngouoni

Ike Ngouoni, le porte-parole du président gabonais Ali Bongo Onbimba, lors d'un point presse le 25 juin 2018. © DCP

Lundi 26 juin, Ike Ngouoni, le porte-parole du Président Ali Bongo Ondimba, a clarifié les mesures annoncées lors du dernier conseil des ministres consécutives aux travaux de la task force sur les finances publiques. Des mesures qui permettront de faire une économie de 70 milliards de francs CFA  par an rien que sur la masse salariale dans la fonction publique. Pour autant, il ne s’agit pas – loin s’en faut – d’une cure d’austérité. Selon M. Ngouoni, celles-ci sont destinées à redonner des marges de manœuvre pour redynamiser l’économie et leur permettre ainsi d’améliorer la vie quotidienne de la population.

Le propos est fluide et précis. Comme à son habitude. Très à l’aise et souriant, Ike Ngouoni, le porte-parole de la présidence gabonaise, a, lors de sa conférence de presse, fait la pédagogie des mesures annoncées lors du dernier conseil des ministres, jeudi 22 juin, consécutives aux travaux de la task force sur les finances publiques. Un exercice rendu nécessaire, selon lui, en raison des nombreuses « méprises » qu’ont suscitées ces mesures ces derniers jours.

Selon Ike Ngouoni, les mesures annoncées permettraient de réaliser une économie de 70 milliards de francs CFA par an rien que sur la masse salariale dans la fonction publique. Un effort massif, inédit, qualifié de tournant historique pour le Gabon par le président Ali Bongo Ondimba, lors de son intervention à l’occasion du dernier conseil des ministres.

Pour autant, « il ne s’agit pas d’une cure d’austérité », a indiqué M. Ngouoni, « une notion galvaudée et toujours utilisée de manière péjorative », selon lui. Et le porte-parole de la présidence de préciser : « l’objectif du président et de l’Etat gabonais n’est pas de réformer les finances publiques pour réduire les dépenses publiques ou même pour faire plaisir au FMI ou à quelque autre organisme », a-t-il souligné.

En effet, le rétablissement de l’équilibre des finances publiques n’est pas une fin en soi mais un moyen, a martelé M. Ngouoni. Le but final est de redynamiser l’économie pour renforcer le modèle social et améliorer la vie quotidienne des Gabonais, a-t-il déclaré.

Répondant à ceux qui, au sein de la mouvance présidentielle, se sont interrogés sur le calendrier d’annonce de telles mesures, à quelques semaines des élections législatives, M. Ngouoni s’est voulu très ferme. « C’est l’urgence qu’il y a à améliorer la vie quotidienne des Gabonais qui commande les actions fortes qui ont été prises sans considérer l’agenda politique avec les législatives en vue. Pour le chef de l’Etat, l’intérêt général n’a pas de prix. Il prime sur les calculs politiques et politiciens », a déclaré le porte-parole.

Le 21 juin dernier, lors du conseil des ministres, plusieurs mesures d’une ampleur inédite ont été annoncées. Inspirées des travaux de la task force sur les finances publiques, elles visent à permettre une réduction importante des dépenses publiques qui doivent aboutir à une réduction sensible du déficit annuel et du taux d’endettement du pays. En outre, une remise à plat du système fiscal a été annoncé avec l’amélioration du taux de recouvrement de l’impôt ou la fin des exonérations indues.

Cette action combinée doit aboutir à dégager des marges de manœuvre qui doivent servir à augmenter les dépenses d’investissement, ainsi que les dépenses sociales.

Ce travail en profondeur d’assainissement des finances publiques, visant à la fois à optimiser les dépenses et augmenter les recettes sans peser sur la compétitivité des entreprises, pourrait être suivi prochainement d’un vaste réforme du marché du travail afin de relancer l’emploi, qui reste la grande priorité des pouvoirs publics gabonais. C’est en tout cas ce que Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba, a laissé entendre dans son dernier billet, posté ce weekend, sur sa page Facebook.