Gabon : 69 migrants partis du Nigeria renvoyés chez eux, leurs passeurs inculpés pour complicité à l’immigration clandestine, viol sur mineur et trafic de drogue

Le Gabon lutte avec fermeté contre l'immigration clandestine © DR

Cette semaine, la gendarmerie gabonaise a intercepté 69 candidats à l’immigration clandestine en provenance du Nigeria, avec leurs passeurs, après trois jours de cavale. Le pays fait preuve d’une grande fermeté en la matière, conformément au souhait de sa population.

Des passeurs de migrants ont été interpellés au niveau du cap Esterias, non loin de Libreville en compagnie de 69 migrants clandestins, a annoncé cette semaine le ministère de l’Intérieur.

Partis du Nigeria, ces clandestins, de nationalité à la fois nigériane, togolaise, béninoise et ivoirienne ont été interpellés après trois jours du jeu du chat et de la souris avec les forces de sécurité dans la mangrove.

« Cette opération devait leur rapporter plus de 20 millions FCFA, étant donné que chaque migrant leur verse environ 150 000 FCFA pour la traversée de la mer », a indiqué un policier.

Pire, à bord du bateau, on a retrouvé une importante quantité de drogue. Près de 200 kilogramme de résine de cannabis, a fait savoir une source proche de l’enquête.

Par ailleurs, parmi ces migrants figuraient des adolescentes, dont certaines âgées d’à peine 13 ans. Plusieurs d’entre elles ont indiqué avoir subi des viols à répétition de la part des passeurs.

Ces derniers, interpellés par la brigade nautique de la gendarmerie gabonaise dans la zone du cap Esterias, au nord de Libreville, seront déférés devant le parquet de la République pour des faits de complicité à l’immigration clandestine, trafic de drogue et viols sur mineurs de moins de 15 ans.

Les migrants, quant à eux, seront rapatriés dans leur pays.

L’Europe, un contre-exemple

« Il est important de lutter contre l’immigration clandestine. D’arrêter les passeurs et de renvoyer les migrants chez eux. C’est la meilleure façon de dissuader les potentiels candidats à l’immigration clandestine de tenter leurs chances. Car ils enrichissent des filières mafieuses qui créent du désordre, de l’insécurité et déstabilisent les Etats », indique un expert du Golfe de Guinée, qui collabore avec Interpol dans la lutte contre les trafics.

Pour lui, l’Europe devrait un tant soit peu s’inspirer de ce que fait le Gabon en matière de lutte contre l’immigration clandestine. « Là-bas, on a davantage l’impression que ce sont les mafias que les Etats qui font la loi, avec la complicité objective de certaines ONG », déplore cet expert. Avec pour conséquence, une gronde de plus en plus grande des peuples européens que leurs dirigeants peinent à entendre.