Gabon : 370 milliards de FCFA de dette intérieure fictifs sur les 559 déjà audités et de possibles suites judiciaires à venir, indique Jessye Ella Ekogha

Le porte-parole de la Présidence de la République, Jessye Ella Ekogha © DR

A l’occasion de son point-presse ce vendredi 23 octobre, le porte-parole de la Présidence de la République est revenu sur le scandale des dettes intérieures fictives mis à jour par l’audit de la task force.  A date, a-t-il indiqué, sur les 559 milliards de francs CFA déjà audités, 370 ont déjà été déclarés fictifs. Face à l’ampleur du scandale, qui pourrait laisser penser que l’on est en présence d’un vaste système de détournement de fonds, des suites judiciaires pourraient être données à cette affaire, a-t-il indiqué. Verbatim.

« La Présidence voudrait (…) souligner le remarquable travail, toujours en cours, de la task force sur la dette intérieure, qui est composée d’une équipe multidisciplinaire de très haut niveau.

Le travail de cette task force est, on peut le dire, salutaire. Il a permis de démontrer que sur les 559 milliards de francs CFA audités à ce jour, les deux tiers étaient en réalité fictifs, c’est-à-dire sans réelle contrepartie. Ce qui représente un montant colossal de 370 milliards. Et encore, seule une partie de la dette intérieure a été auditée pour l’instant.

Ce travail, remarquable je le redis, et exemplaire du fait notamment de sa méthodologie rigoureuse, est fondamental aux yeux du Chef de l’Etat. Pour plusieurs raisons. D’abord, en cette période particulière, chaque denier public doit faire l’objet d’une attention particulière. Ensuite, parce que – et je resterais pudique à ce sujet pour l’instant – face au ratio important de dettes en réalité purement fictive – les deux tiers –, il se pourrait que l’on soit en présence d’un « système », au sens organisationnel du terme, de détournement de fonds publics. En ce cas, la Justice serait appelée à se prononcer. Enfin et corrélativement, le président Ali Bongo Ondimba a déclaré une guerre sans merci à certaines pratiques : la corruption, le détournement de fonds publics, l’enrichissement illicite et tout ce qui s’y rapporte. A certains égards, les travaux de la task force sur la dette intérieure s’inscrivent dans cet effort inédit par son ampleur.

L’argent du Gabon doit servir au développement du Gabon et à l’amélioration des conditions de vie des Gabonais. Nulle entorse à cette règle ne saura être tolérée. Le Président l’a dit : il sera, sur ce point comme sur d’autres, « exigeant et intransigeant ». »