France-Gabon : « On ne peut pas être en même temps Obono et Charlie Hebdo » (Me Richard Malka, l’avocat du journal satirique)

Danielle Obono aux côtés de Jean-Luc Mélenchon © DR

Après un énième attentat terroriste islamiste qui a endeuillé la France avec l’effroyable décapitation en pleine rue vendredi soir dernier d’un professeur d’Histoire-Géographie de collège, l’avocat du journal satirique Charlie Hebdo, Me Richard Malka a fustigé l’hypocrisie de La France Insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon, accusé d’islamo-gauchisme et d’indigénisme. Il l’a fait en citant nommément Danielle Obono, l’une des égéries des activistes pro-opposition de la diaspora gabonaise en France et de plusieurs figures de l’opposition au Gabon. 

La France est sous le choc. Et la colère gronde.

A tel point que certains tentent désormais de retourner leur veste. C’est le cas de La France Insoumise dont les accointances avec les franges peu recommandables de l’islamisme radical et politique sont régulièrement dénoncées par de nombreux responsables politiques.

Son leader, Jean-Luc Mélenchon, était présent hier, dimanche, à la grande manifestation qui a eu lieu à Paris en hommage à l’enseignant sauvagement assassiné, Samuel Paty.

Ce qui a eu l’heur d’ulcérer Richard Malka, l’avocat du journal satirique Charlie Hebdo. Celui-ci s’est exprimé sans détour sur une grande radio française ce matin.

« L’indignation et l’émotion de certains me sont insupportables », a réagi Maître Malka, en poursuivant : « Ce sont les mêmes qui depuis vingt ans utilisent cette arme de destruction massive de notre République que sont les accusations d’islamophobie, la victimation, la culpabilisation permanente. »

« Ce sont les mêmes qui ont manifesté le 10 novembre dernier à l’appel du Collectif contre l’islamophobie en France, détaille l’avocat de Charlie Hebdo. Ce sont les mêmes qui nous insultent d’islamophobes dès que l’on dénonce le fanatisme religieux. Ce sont les mêmes qui empêchent les gouvernements d’agir depuis vingt ans en les accusant, en les tétanisant », a-t-il déclaré, révulsé.

Egérie de l’opposition gabonaise

Richard Malka pointe notamment du doigt le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon qui avait pris part à une manifestation controversée le 10 novembre 2019 « contre l’islamophobie » « à côté de personnes qui portaient l’étoile jaune comme si la France étaient devenue nazie », précise l’avocat, une démarche qui avait beaucoup choqué.

« Ceux-là, on les entend pleurer depuis hier, et ils sont déjà à la recherche d’éléments de langage pour qu’on ne fasse rien », regrette Maître Malka. « Ils veulent qu’il ne se passe rien. » Jean-Luc Mélenchon est « dans la compromission la plus totale », a-t-il dénoncé.

« On est dans le déni. On est dans la renonciation. J’ai de la peine pour les vrais militants républicains de ce mouvement. À la recherche de quelques voix, on est passé de la République à l’indigénisme. On ne peut pas être en même temps Obono et Charlie Hebdo. » La députée insoumise Danièle Obono a notamment déclaré qu’elle n’avait « pas pleuré Charlie. »

Danielle Obono, qui est l’une des égéries des activistes pro-opposition au sein de la diaspora gabonaise, est également considérée comme la courroie de transmission des opposants gabonais auprès de La France Insoumise, parti d’extrême-gauche qui se fait régulièrement l’écho de leurs préoccupations (lire notre article).