Le chef de l’Etat français n’est plus crédité que de 29 % d’opinion favorable selon un sondage IFOP paru aujourd’hui dans le Journal du Dimanche. Les Français lui reprochent de ne pas traiter les « vraies priorités ».
La chute est vertigineuse. Déjà crédité de seulement 34 % d’opinion favorable en août, Emmanuel Macron voit sa côte de popularité continuer de fondre comme neige au soleil. Dans une enquête d’opinion réalisée par l’IFOP pour le Journal du Dimanche paru ce matin, celui-ci n’est plus crédité que de 29 % d’opinion favorable. Un chiffre encore plus mauvais que celui de son prédécesseur, le très impopulaire François Hollande, à la même époque il y a cinq ans.
Pour les Français, la déception est à la hauteur des espoirs placés en Emmanuel Macron. Son élection en mai 2017 était pleine de promesses de renouveau. Mais depuis, les Français ont rapidement déchanté.
Pour l’essentiel, ceux-ci lui reprochent son absence de résultats mais aussi sa propension à ne pas traiter les « vraies priorités ». « Ces derniers mois, les réformes se sont enchaînés en France à un rythme soutenu. Mais les Français ont plus l’impression qu’il s’agit de bougisme que de réformisme », explique un sondeur. « En effet », poursuit-il, « Emmanuel Macron s’attaque le plus souvent à des sujets qui ne sont pas au cœur de leurs préoccupations comme ce fut le cas pour la SNCF [les chemins de fer français]. Et quand il le fait, la montagne accouche le plus souvent d’une souris, comme dans le cas de la loi asile et immigration considérée par les Français comme un texte cosmétique, pas du tout à la hauteur de la situation. »
Du bougisme plus que du réformisme
Dans leur grande majorité en effet, les Français attendaient des mesures fortes en matière de pouvoir d’achat, de réduction de la dépense publique et de réhabilitation de l’autorité de l’Etat. Or, sur aucun de ses chantiers le président et son gouvernement n’ont réellement avancé. « Sur le pouvoir d’achat, les Français continuent de se plaindre contre la vie chère. En matière de réduction des dépenses publiques, aucune économie structurelle n’a été réalisée à ce stade, ce qui interdit une baisse durable des impôts. Quant à l’autorité de l’Etat, c’est la grande oubliée d’Emmanuel Macron. L’insécurité continue d’augmenter, de même que l’immigration sur laquelle la position d’Emmanuel Macron est très timorée par rapport à l’opinion des Français », explique notre sondeur.
En difficulté sur le front intérieur, Emmanuel Macron est à la peine à l’international. En Europe, le président français est de plus en plus isolé face à la montée des populismes. Ailleurs dans le monde, il peine à s’imposer face aux poids lourds que sont Donald Trump, XI Jinping ou Vladimir Poutine.
En Afrique aussi, l’étoile d’Emmanuel Macron a pâli. Après avoir un temps bénéficié de l’effet de nouveauté, l’enthousiasme des débuts s’est en grande partie émoussé. Un sentiment qui se vérifie notamment, mais pas seulement, à Libreville, la capitale gabonaise.