Fake news : Non, les chauffeurs de Trans’Urb ne sont pas « mal payés »

En cette période de Covid-19, la compagnie Trans'Urb est elle aussi en première ligne © DR

La fausse information circulait sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Elle proviendrait de quelques salariés indélicats.

Au Gabon, la polémique a fait le tour des réseaux sociaux, réceptacles naturels à fake news. A l’en croire, les employés de Trans’Urb, la compagnie de transport public, seraient « mal payés », voire ne seraient « pas du tout payés » depuis un mois. « C’est totalement faux ! », s’exclame presqu’en s’étranglant, Loïc Alévinat, le directeur d’exploitation de Trans’Urb.

Et celui de fournir l’ensemble des explications. « Le personnel de Trans’Urb a été embauché à partir du 11 avril. A la date d’aujourd’hui, nous avons donc tout juste un mois d’exercice. A leur demande, le personnel est payé de façon hebdomadaire. Quelques chauffeurs ont été renvoyés pour faute lourde due au non respect de certaines règles de travail, notamment celles relatives à la conduite en milieu urbain, après avoir été dûment indemnisés », informe le directeur.

« Or », poursuit-il, « certains d’entre eux, une infime minorité, ont raconté des choses fausses tant sur le principe que sur le montant des rémunérations. C’est un véritable tissu de mensonges », s’insurge-t-il.

« Le paiement à la semaine répond, c’est important, à une revendication du personnel », insiste Loïc Alévinat. « Les agents travaillent sept jours et sont payés pour leurs sept jours de travail et ainsi de suite. Or, on a voulu sciemment confondre l’opinion en présentant le montant du salaire hebdomadaire sur les réseaux sociaux comme s’il s’agissait du salaire hebdomadaire. D’où cette rumeur selon laquelle les chauffeurs de Trans’Urb seraient mal payés. C’est un procédé honteux », s’insurge-t-il.

De fait, ces derniers jours, on pouvait lire sur les réseaux sociaux que les chauffeurs de la compagnie étaient payés 40 000 francs CFA par mois contre les 310 000 promis. Des chiffres purement fantaisistes.

M. Alévinat insiste toutefois sur le fait qu’il s’agit de comportements marginaux qui sont le fait d’une infime minorité. « Pour l’écrasante majorité des chauffeurs, il n’y a aucun problème. Bien au contraire », confie-t-il.

Un point de vue corroboré par de très nombreux témoignages au sein de la société de transport. « Je suis très satisfait des conditions de travail, notamment du salaire« , déclare Jean Méry, chauffeur à Trans’Urb. « Je n’ai jamais eu de problème de salaire depuis le premier jour », indique de son côté Christian Mouity Ibinga. « A chaque fois, j’ai été payé en temps et en heure du montant convenu », avoue-t-il, ajoutant que « quand il y a des problèmes, c’est réglé par nos chefs et cela se passe dans de bonnes conditions ».

Cette polémique basée sur une fausse information est d’autant plus regrettable qu’elle intervient dans un contexte, marqué par l’épidémie de Covid-19 pour laquelle les chauffeurs de Trans’Urb sont eux aussi en première ligne. Leur service étant essentiel, les autorités ont décrétés la gratuité des transports publics, ce qui a supposé, notamment de la part de Trans’Urb, un effort important d’adaptation.