Fake news : Doute sur le fait qu’au Gabon, des hommes lourdement armés se seraient introduits au domicile de Jean Rémy Yama à 5 heures du matin

Le leader syndical Jean Remy Yama © DR

C’est ce qu’a affirmé le syndicaliste Marcel Libama. L’événement ce serait produit ce jeudi 4 au petit matin. Une version néanmoins sujette à caution. En effet, aucun témoin direct n’est capable de confirmer l’existence d’une telle scène et tant le ministre de la Justice que le Procureur de la République ont dit ne pas avoir eu connaissance de tels faits. 

Les proches de Jean Rémy Yama auraient-ils menti ? C’est ce que commence à supputer une bonne partie de l’opinion publique gabonaise. Dans une déclaration faite dans les médias, Marcel Libama, un des responsables de Dynamique unitaire, la confédération syndicale des agents publics gabonais, s’était pourtant voulu catégorique.

« Des hommes en arme ont débarqué chez (Jean Rémy Yama) à 5h du matin, c’est au nombre de cinq qu’ils ont fouillé partout. Manque de pot pour eux, Jean Rémy Yama n’avait pas passé la nuit chez lui. Et ces gens, ils n’ont jamais avec eux un mandat d’arrêt, ils n’ont jamais avec eux un mandat de perquisition », a déclaré, avec force détails le syndicaliste.

Problème, Marcel Libama rapporte une scène dont il n’a pas été le témoin oculaire et aucun témoin direct de la scène ne s’est exprimé. Par surcroît, comme un fait exprès, Jean Rémy Yama n’était pas non plus chez lui ce jour-là. Il aurait, heureux hasard, découché… En outre, ni le ministre de la Justice hier, ni le Procureur général de la République aujourd’hui n’ont confirmé l’existence de pareil événement. Un faisceau d’indices qui soulève des interrogations.

Version peu crédible

« Cela me semble peu crédible », confie un enquêteur. « Si on avait voulu interroger M. Yama, il aurait suffi de lui envoyer une convocation à son domicile, comme cela a été fait par le passé. L’autorité, qu’elle soit policière ou judiciaire, n’a aucun intérêt à se mettre dans l’illégalité. Pourquoi le faire sans mandat d’arrêt ? Et de nuit ? (…) Du coup, cette histoire permet à M. Yama et ses proches de se victimiser en parlant d’utilisation abusive et disproportionnée, ainsi que de tentative d’intimidation. La ficelle est un peu grosse, je trouve », confie ce fin limier.

De fait, depuis quelques heures, il y a, semble-t-il, une volonté manifeste de dramatiser la situation du côté de Jean Rémy Yama et de ses proches. Celui-ci, disent-ils, serait en fuite afin d’échapper à la police et l’opposition, ou ce qu’il en reste, joue la carte de la dramatisation. Une nouvelle mise en scène dans cette entreprise de théâtralisation ? Beaucoup le pensent en tout cas à Libreville.