Entretien avec les émissaires du président de l’UA : Ali Bongo Ondimba appelle à l’union et à la coordination de l’Afrique face au Covid-19

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba s'entretenant avec les émissaires du président de l'UA mardi 9 juin 2020 © DR

C’est en sa qualité de président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) que le chef de l’Etat gabonais s’est entretenu hier, mardi 9 juin, par visioconférence avec les cinq émissaires du président de l’Union africaine (UA), le sud-africain Cyril Ramphosa, sur les solutions à même de permettre au continent de surmonter la crise liée au Covid-19 et garantir les conditions d’un développement inclusif et durable du continent. 

Certes, sur le plan sanitaire, l’Afrique est moins touchée que d’autres continents par la pandémie de Covid-19 (197 631 cas confirmés, dont 86 691 guérisons et 5 392 décès, selon les chiffres mis à jour ce mardi 9 juin 2020). Mais elle risque de subir de plein fouet son contre-coup : la crise sociale et économique.

Face à cette situation, l’Afrique doit unir ses forces et coordonner ses actions. C’est le message qu’a délivré hier le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui s’est entretenu, en sa qualité de président en exercice de la CEEAC, avec les cinq émissaires du président de l’Union Africaine, le sud-africain Cyril Ramaphosa : l’ex-ministre de l’économie nigériane et directrice pour l’Afrique de la Banque mondiale Ngozi Okondjo-iweala, l’ex-président de la Bad Donald Kaberuka, l’ex-ministre ivoirien du Plan et PDG de Crédit suisse Tidjane Thiam, l’ex-ministre des Finances sud-africain Trevor Manuel, et l’ancien ministre des Finances Benkhalfa Abderrahmane.

Développement inclusif et durable

Pour Ali Bongo Ondimba, « c’est (…) unie et en parlant d’une seule voix que l’Afrique pourra surmonter la crise multiforme liée à la Covid-19 »«Une meilleure coordination nous permettra d’aller plus loin dans les nécessaires réformes structurelles et dans les processus d’intégration, ainsi que de peser davantage dans les négociations avec nos partenaires », a écrit sur sa page Facebook le numéro un gabonais, s’exprimant au nom des pays d’Afrique centrale.

Parmi les enjeux de l’après-Covid, figure en effet la question de l’annulation totale ou partielle de la dette africaine, mais également la mise en place de conditions à même de créer une croissance inclusive, riches en emplois, et durable, autrement dit respectueuse de l’environnement. Autant de sujets sur lesquels le président gabonais et ses pairs sont attendus au tournant. Les espoirs placés en eux sont à la hauteur de la tâche : immenses.

En attendant, si la parole du président gabonais porte autant à l’occasion de cette crise liée au Covid-19, c’est pour plusieurs raisons comme l’explique un ambassadeur occidental en poste dans la sous-région. « D’abord, M. Bongo Ondimba s’exprime en tant que président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale. Ensuite, celui-ci s’est beaucoup impliqué dans la résolution de la crise sanitaire. Enfin, comme le reconnait à la fois l’ONU et l’OMS, le Gabon est l’un des pays dont la riposte a été la plus efficace à l’échelle du continent. Qui plus est, celui-ci a fait preuve d’une transparence peu commune tant sur qu’à l’extérieur du continent à cette occasion », observe le diplomate, réputé être l’un des plus fins africanistes dans son pays.