Elections législatives au Gabon : le PDG remporte la majorité absolue au premier tour

Moïse Bibalou Koumba, le président du Centre gabonais des élections (CGE), a annoncé ce vendredi les résultats définitifs des scrutins législatifs et locaux qui se sont tenus le 6 octobre dernier © DR

Le parti au pouvoir n’aura donc pas à attendre le deuxième tour, prévu le 27 octobre prochain. Il a d’ores et déjà remporté 74 sièges, plus 3 pour ses alliés, ce qui porte à 77 le nombre de députés du camp présidentiel élus dès le premier tour, alors que la majorité absolue à l’assemblée nationale est fixée à 72 sièges.

C’est sans doute la première leçon à tirer du premier tour des élections législatives qui ont eu lieu le 6 octobre dernier. Le Parti Démocratique Gabonais a réalisé une véritable razzia. La vague pourrait encore être amplifiée lors du second tour, compte tenu du nombre important de candidats du PDG à se trouver en ballottage favorable. Conséquence, la prochaine assemblée nationale sera probablement monocolore.

La seule touche de diversité risque en réalité d’être apportée par… les partis alliés du PDG (UDIS, SDG, RV, DN, CLR, PSD). C’est la seconde leçon à tirer de ce scrutin. Ces partis sont parvenus à faire élire au premier tour trois députés. Ils seront nombreux également à se retrouver au second tour, renforçant les chances de la majorité présidentielle de remporter une victoire écrasante.

Conséquence logique du très bon score du PDG et de ses alliés : l’opposition ressort laminée de ce premier tour des élections législatives. Celle-ci ne parvient à faire élire que cinq députés (dont trois pour Les Démocrates de Guy Nzouba Ndama [défait à titre personnel], un pour le RHM et aucun pour l’UN). Les indépendants, quant à eux, ont réussir à faire élire deux députés dès le premier tour.

Pour une majorité d’observateurs, ces résultats s’expliquent à la fois par les forces intrinsèques du PDG qui a très largement renouvelé son offre politique à l’occasion de ces élections (avec 65 % de nouveaux candidats aux législatives et 82 % aux locales), a fait une campagne de proximité et a bénéficié des réformes faites ces derniers mois par l’exécutif (finances publiques, éducation, mesures prioritaires destinées à améliorer le quotidien des Gabonais…) ; mais également par la faiblesse de l’opposition, très divisée à l’entame de ce scrutin.

Si la participation a été relativement faible lors des scrutins du 6 octobre, ce qui est souvent le cas au Gabon, a fortiori pour des élections intermédiaires (suivant une présidentielle), ceux-ci se sont déroulés de manière transparente. A preuve, l’opposition, qui dénonce systématiquement des fraudes en pareille occasion, s’est cette fois-ci abstenue de toute protestation.