Elections législatives au Gabon : Jean Gaspard Ntoutoume Ayi lourdement défait à Akanda

Affiche de campagne de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi. Candidat de l'UN lors des législatives du 6 octobre à Akanda, celui-ci a subi une cuisante défaite © JGNA – Facebook

L’une des principales figures du parti d’opposition Union Nationale a réalisé un score très décevant lors des élections législatives dans cette commune proche de Libreville. Avec seulement 19,13 % des voix, il n’accédera pas au second tour. 

Ses amis le disent très affecté par ce qui constitue indubitablement une lourde défaite. Sa déception est sans doute à la hauteur de l’investissement auquel il avait consenti à l’occasion de cette campagne, communicant tous azimuts par voie d’affichage, dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Du coup, certains ont vu en Jean Gaspard Ntoutoume Ayi le possible futur leader de l’opposition, en remplacement de Jean Ping, vieillissant.

Las. Les élections législatives du 6 octobre dernier ont peut être sonnées le glas de cette ambition. Celui qui escomptait également prendre la tête du groupe d’opposition à l’assemblée nationale n’est pas parvenu à se hisser au second tour. Il termine troisième du scrutin, avec seulement 19,13 % des voix. Humiliation suprême, il se fait devancer par un autre opposant, Franck Nguema, qui se présentait en indépendant (23,61 %). Ce dernier affrontera le 27 octobre prochain, lors du deuxième tour, le candidat du PDG, Joseph Minko Olenga, arrivé en tête (38,34 %).

Alexandre Barro Chambrier et Jean Ping pas mécontents

Dans le camp de l’opposition, cette défaite ne fait pas que des malheureux. A commencer par Alexandre Barro Chambrier, le président du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), qui voit un potentiel rival pour la course au leadership au sein de l’opposition être subitement écarté. Lui au moins est parvenu à se hisser au second tour dans le 4ème arrondissement de Libreville (1er siège) malgré le faible score qui le sépare de son adversaire, Severin Pierre Ndong Ekomi (seulement 1,41 % des voix). Mais c’est sans doute Jean Ping qui s’est le plus réjoui de la défaite de Ntoutoume Ayi. Il faut dire qu’entre le candidat de l’opposition lors de la présidentielle de 2016 et son-porte parole d’alors, il y a de la tension dans l’air. Le premier accuse le second de vouloir le pousser vers la sortie en rappelant à la moindre occasion son âge (Ping aura 81 ans en 2023, date de la prochaine présidentielle) ; le second estime que le premier a fait son temps et qu’il doit désormais passer la main car sa stratégie a échoué.

Depuis le 6 octobre dernier, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, d’habitude très prolixe, se mure dans le silence. Sa page Facebook, sur laquelle il postait des messages presque quotidiennement, n’a plus été alimentée depuis. A une exception près, le mercredi 10 octobre. L’opposant a écrit quelques mots : « Merci pour tout. À toutes et tous, merci. » Un message tardif qui ressemble étrangement à une épitaphe politique.