Elections législatives au Gabon : Alexandre Barro Chambrier poussé à un « humiliant » second tour

Alexandre Barro Chambrier, le président du RHM, le 6 octobre dernier, jour du premier tour des élections législatives © ABC – Facebook

Le président du Rassemblement héritage et modernité (RHM) n’a pas remporté son siège de député dès le premier tour, comme il l’espérait, dans le quatrième arrondissement de Libreville. Il affrontera lors d’un périlleux second tour, le 27 octobre prochain, le jeune candidat du PDG, Severin Pierre Ndong Ekomi. Celui qui prétend à la succession de Jean Ping comme leader de l’opposition le vit comme une humiliation. 

Dans le contexte actuel, le fait pour un opposant de parvenir à se hisser au second tour des élections législatives au Gabon pourrait déjà, en soi, s’apparenter à une victoire. Sauf que ça n’est pas du tout ainsi qu’Alexandre Barro Chambrier perçoit son résultat lors du premier tour des élections législatives qui ont eu lieu le 6 octobre dernier.

Certes, le président du RHM a obtenu 40,19 % des voix. Mais son adversaire Severin Pierre Ndong Ekomi a, lui, engrangé 38,78 % des suffrages, soit un écart d’à peine 1,41 % entre les deux hommes. Un score d’autant plus difficile à encaisser pour Barro Chambrier que le jeune candidat du PDG, pris de haut durant la campagne par l’ex-ministre, se présentait pour la première fois. A l’inverse, le président du RHM, fort d’une déjà longue carrière, est considéré, à 61 ans, comme un poids lourds de la vie politique gabonaise.

« L’issue du second tour est incertaine », reconnait un proche de l’opposant. « Et quel que soit le résultat au final, Alexandre n’est pas dans les meilleures dispositions pour se lancer dans la course au leadership au sein de l’opposition », concède cet intime. Alexandre Barro Chambrier comptait en effet s’appuyer sur le résultat des législatives pour ravir à Jean Ping le statut très convoité de leader de l’opposition gabonaise.

Barro Chambrier contraint de sortir le chéquier

Mais au RHM, il n’y a pas que la situation de son président qui est préoccupante sur le plan électoral. Beaucoup des candidats de ce parti d’opposition ont été éliminés et les rares encore en course sont en ballottage défavorable. C’est le cas notamment du secrétaire général du RHM, Faustin Laurent Bilie (29,84%) qui affrontera le candidat du PDG, Jacques Massala (35,94%), au deuxième tour pour tenter de décrocher le 2ème siège dans le 2ème arrondissement de Libreville.

Pour Alexandre Barro Chambrier, cette série de déconvenues, mal venue sur le plan symbolique, emporte en outre une conséquence très pratique : il devra sortir le chéquier pour financer deux semaines supplémentaires de campagne électorale. Au vu de l’état des finances du parti, sans doute aurait-il préféré en être dispensé.