Elections au Gabon : le Parti démocratique gabonais (PDG) donné largement favori

Selon plusieurs indicateurs et quelques sondages officieux, le parti au pouvoir devrait rafler la mise à l’occasion des élections législatives et locales prévues les 6 et 27 octobre prochain. 

Il est de bon ton dans cette période de pré-campagne de gloser sur les mécontentements au sein du PDG qui a écarté nombre de caciques dans ses rangs pour imposer le renouvellement. Ou encore de mettre la lumière sur certaines candidatures communes de l’opposition.

Il reste que les élections législatives prévues en octobre prochain au Gabon ne devraient offrir que peu de surprises. Le PDG, qui a fêté cette année ses 50 ans d’existence, devrait en toute logique s’imposer pour emporter la majorité, tant lors des élections législatives que locales.

Tout d’abord, en dépit de certains mécontentements au sein du PDG, dont la presse se fait l’écho ça et là suite aux investitures, suite à la délivrance des investitures, ce mouvement de grogne est très marginal et souvent circonscrit aux seuls intéressés et à leurs entourages. « On connait le système », indique un responsable du parti. « On appelle un média, on lui donne quelques francs CFA et il publie un article disant que la base est mécontente. Mais ça n’est pas comme cela que les choses fonctionnent. En réalité, le renouvellement très important opéré à l’occasion de la délivrance des investitures était très attendu par la base et, mécaniquement, par nos électeurs », explique ce responsable du parti, réputé pour sa finesse d’analyse.

Par ailleurs, un autre signe atteste d’une forme d’engouement pour ce PDG relooké. Les adhésions ont en effet augmenté ces dernières semaines et les premières causeries organisées ça et là par les candidats du parti au pouvoir ont connu une forte affluence. « Depuis un an, on sent que ça bouge enfin à nouveau au Gabon. Mais pour que ça continue, il faut que le PDG joue son rôle d’aiguillon car cet effort doit être prolongé et amplifié. C’est pourquoi je suis là », explique Gaspard, qui a adhéré de fraîche date à ce parti qui vient de souffler ses 50 bougies.

Sondages favorables

Ensuite, cette offre politique renouvelée et potentiellement davantage attractive pour les électeurs gabonais du côté du PDG sera confrontée à une concurrence plutôt mal en point. En effet, malgré des efforts pour imposer des candidatures communes du côté du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM) et de l’Union Nationale (UN), l’opposition se présentera en rangs dispersés.

Par ailleurs, certains de leurs membres n’auront pas intérêt à voir leurs camarades triompher. C’est le cas notamment de Jean Ping qui, jaloux de son leadership au sein de l’opposition gabonaise, n’entend pas faciliter la tâche du RHM et de l’UN, d’autant qu’Alexandre Barro Chambrier et Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, sont deux des prétendants à la succession du leader de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) à la tête de l’opposition.

« Le renouvellement à l’occasion de ces élections est davantage à rechercher à l’intérieur même du PDG que dans une alternance entre la majorité et l’opposition, impossible à l’heure actuelle compte tenu des forces politiques en présence », analyse un professeur en science politique d’UOB. « En réalité, le PDG tend à suivre la trajectoire de certains partis-Etats, à l’instar de l’ANC en Afrique du Sud ou du MPLA en Angola où le renouvellement des acteurs et des idées politiques se fait à l’intérieur d’une même structure partisane », explique cet universitaire.

Une analyse corroborée par différents sondages officieux réalisés au début du mois de septembre dans les différentes provinces du pays. A moins d’un mois du premier tour de scrutin, tous donnent une majorité confortable au parti au pouvoir.