Elections 2018 au Gabon : quels sont les principaux enjeux ?

Au centre de vote de Damas dans le 5ème arrondissement de la commune de Libreville, le vote a débuté ce matin à 8h30. A la mi-journée, on relevait déjà un taux de participation élevé © Live Elections Gabon – Facebook

Alors que le vote pour les élections législatives et locales a débuté ce matin au Gabon sous une pluie fine, trois principaux enjeux se dégagent de ces scrutins. 

Le premier enjeu à trait à la participation. Pour l’instant, les observateurs sont dans l’expectative, même si ces scrutins étaient attendus par les électeurs. En effet, c’est la première fois que les Gabonais sont appelés aux urnes depuis l’élection présidentielle de 2016. Les scrutins d’octobre permettront donc de jauger les nouveaux rapports de force politique. Les élections législatives sont tout particulièrement attendues car celles-ci ont été repoussées à deux reprises (en décembre 2016, puis en avril 2018) avant finalement d’être fixées en octobre 2018.

Le second enjeu concerne le score du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir). Grand favori des scrutins, celui-ci devrait sans surprise les remporter. Reste cependant une inconnue : l’ampleur du score réalisé en particulier aux élections législatives. Le PDG disposera-t-il d’une majorité absolue ou devra-t-il se contenter d’une majorité relative, auquel cas il devra s’appuyer sur des alliés. Parmi ceux-ci, un certain nombre de nouveaux partis sont en lice dont les performances seront particulièrement scrutées. C’est le cas notamment des Sociaux Démocrates Gabonais (SDG) ou encore du Rassemblement pour la Restauration des Valeurs (RV) qui entendent tous deux participer au renouvellement politique mais de l’intérieur, c’est à dire au sein même du camp présidentiel.

Le troisième et dernier enjeu de ces élections d’octobre concerne l’opposition. Celle-ci sait qu’elle ne pourra pas remporter les différents scrutins, même si elle escompte réaliser de bons scores ça et là. Elle est en effet trop affaiblie et divisée. En réalité, le principal enjeu pour l’opposition sera de régler la question du leadership. Jean Ping n’est plus le leader naturel qu’il était en 2016, surtout qu’il a pris le risque de boycotter ces élections sans pouvoir convaincre les autres figures de l’opposition de faire de même. Parmi elles, le président du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), Alexandre Barro Chambrier et le responsable des questions budgétaires au sein de l’Union Nationale, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, partent favoris pour lui ravir le statut envié de leader de l’opposition gabonaise. Tous deux, alliés de circonstance lors de cette élection, devrait d’ailleurs s’affronter prochainement, s’ils sont élus, pour la présidence du groupe d’opposition à l’assemblée nationale dans les semaines à venir.