Dossier BLA : « Quand on est condamné par la justice, on purge sa peine. Cela ne devrait étonner personne » (Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la Présidence du Gabon)

Le porte-parole de la Présidence de la République, Jessye Ella Ekogha, est connu pour son sens de la répartie et ses punchlines ciselées © DR

Dans un articule très détaillé intitulé « Les mystérieuses affaires immobilières de Brice Laccruche Alihanga » publié mercredi 18 mai, Jeune Afrique revient sur la série de papiers parus il y a quelques jours dans la presse française dont l’objectif semble être d’obtenir, sous couvert d’évacuation sanitaire, l’extradition de l’ex-directeur de cabinet de la Présidence, ce qui lui permettrait d’échapper à un nouveau procès, pour corruption et détournement de fonds cette fois-ci, pour lequel il risque jusqu’à trente ans de prison. Mais cette stratégie, initiée par les avocats de BLA, se heurte à un obstacle de taille comme le rappelle, incidemment, le porte-parole de la Présidence gabonaise. Extrait.

« Ces derniers jours, les lecteurs français et gabonais ont vu fleurir une série d’articles aux contenus très similaires. Ceux-ci dépeignent l’ex-directeur de cabinet d’ABO comme « un citoyen français » victime d’un système judiciaire gabonais « inique et répressif ». Visiblement, le fruit d’une stratégie pilotée par les avocats de BLA, Me Dominique Inchauspé et Anges Kevin Nzigou. Objectif : obtenir l’extradition de leur client en faisant pression sur le corps diplomatique français et, par contre-coup, sur les responsables politiques gabonais. Ils assurent que BLA aurait « des ennuis de santé liés à ses conditions d’incarcération » qui nécessiteraient « impérativement qu’il soit soigné à l’étranger ».

Une version qui n’émeut guère les autorités gabonaises.

Ni évacuation, ni extradition

D’évacuation sanitaire ou d’extradition, elles ne veulent pas entendre parler. D’abord, parce que sur le plan juridique, elles se heurteraient à la décision de justice rendue le 29 octobre 2021 par le tribunal correctionnel de Libreville, qui a condamné Brice Laccruche Alihanga à cinq ans de prison ferme pour obtention de document administratif sur la base d’une fausse déclaration. Car si ce dernier est aujourd’hui en prison, c’est certes parce qu’il avait été placé en détention préventive fin 2019 dans le cadre de l’opération anti-corruption Scorpion, mais c’est surtout parce qu’il a été condamné dans le cadre de cette affaire de fraude. Un fait que la salve d’articles parus récemment ne mentionnent pas.

De même, lorsqu’ils évoquent la condamnation du Gabon par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour détention arbitraire, ils omettent de rappeler que cet avis consultatif, contesté sur le fond par le Gabon, a été rendu fin 2020. Et que, depuis, une décision de justice – en l’occurrence celle du 29 octobre 2021 – est intervenue, rendant l’avis caduc. « Quand on est condamné par la justice, on purge sa peine. Cela ne devrait étonner personne », estime le porte-parole de la présidence, Jessye Ella Ekogha. »

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