Donneuse de leçons en matière d’élection en Afrique, la France voit les résultats du vote lors du 1er tour des législatives contestés

Le leader de l'extrême-gauche et désormais de la gauche plurielle, Jean-Luc Mélenchon © DR

Plusieurs membres de la Nupes, la coalition électorale allant de l’ultra-gauche et à la gauche modérée, accusent le ministère de l’Intérieur de « triche ». Ce dernier aurait sous-évalué le nombre de voix qui lui ont été attribuées lors du premier tour des élections législatives qui s’est tenu dimanche 12 juin en France.

La bataille fait rage entre Ensemble, l’alliance de la majorité présidentielle, et la Nouvelle union populaire écologique et sociale [Nupes]. Lors du premier tour des élections législatives dimanche 12 juin, le premier est arrivé en tête avec 25,75% des voix quand le deuxième a obtenu 25,66% des suffrages.

Mais pour la Nupes, ce chiffre est faux. Le premier à avoir contesté les résultats, le soir même, est Manuel Bompard, candidat du parti à Marseille, dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, et directeur de cabinet de Jean-Luc Mélenchon. « Alors que la Nupes réalise 6.101.968 voix (soit 26,8%), le ministère de l’Intérieur ne lui attribue que 5.836.202 voix (soit 25,7%) pour faire apparaître artificiellement le parti de Macron en tête », a-t-il expliqué, avant d’interpeller le Conseil d’État.

Lundi 13 juin, le candidat de l’alliance de gauche et écologiste David Gourmand a affirmé qu’en Outre-Mer, que les partis de l’alliance n’étaient pas désignés sous le drapeau Nupes mais comme socialistes, écologistes ou divers gauche. Des allégations contestées par Ensemble.

Reste que cette polémique fait mauvais genre dans l’Hexagone et n’est pas de nature à remobiliser un électorat, déçu voire dégouté par la classe politique, qui se détourne massivement des urnes (près de 52,5 % d’abstention lors du premier tour des législatives dimanche 12 juin).

En Afrique, en revanche, cette polémique est regardée avec délectation. La France est en effet volontiers donneuse de leçons en matière d’élections sur le continent africain. Peut-être celle-ci devrait-elle davantage « regarder la poutre qu’il y a dans son œil plutôt que la paille dans celui des pays africains », comme l’a écrit, avec malice, un éditorialiste burkinabè.