[Document] Tête pensante du « Copil citoyen », Raymond Ndong Sima confesse dans un message audio vouloir « piéger » le gouvernement

Dans un message audio posté sur un groupe WhatsApp, l'ancien premier ministre Raymond Ndong Sima confirme qu'il est bien à la tête du Copil citoyen © DR

C’est un document exceptionnel. Un message audio de 3min13s posté après le jour de Noël dans le groupe du Copil citoyen sur le réseau Whatsapp. On y entend Raymond Ndong Sima s’adresser à Bernard Christian Rekoula. Ce document sonore, dont La Libreville a pu se procurer une copie, confirme deux points importants. Un, René Ndong Sima est bien la tête pensante du Copil citoyen. Deux, l’objectif de ce collectif, qu’il a suscité et qu’il a revêtu – pour des raisons tactiques – des oripeaux de la société civile, poursuit bien un objectif politique, pour ne pas dire politicien : empêcher, non sans une bonne dose de cynisme comme en atteste ce message audio, le gouvernement de déployer sa stratégie de protection sanitaire en cette période de pandémie. Verbatim

C’est un document exceptionnel que La Libreville a pu se procurer. Il s’agit d’un message audio enregistré après Noël par Raymond Ndong Sima, posté dans le groupe WhatsApp qui réunit les différents membres du Copil citoyen et qui est adressé en particulier à Bernard Christian Rekoula.

 

En voici le verbatim :

« Bonjour à tous, Bernard, mon petit frère, excuse-moi, je préfère poser ça ici (dans le groupe WhatsApp du Copil citoyen) parce qu’on a rien à se cacher. Moi je pense que le Copil a déposé… vous avez déposé hier (le 24 décembre dernier, NDLR) une plainte devant la Cour constitutionnelle qui met en suspend les mesures prises par le Gouvernement. Il y a suspension des mesures tant que la Cour ne s’est pas prononcée. 

Le mieux c’est que le Copil a un huissier de justice (sic !). Politiquement, je n’ai pas bien vu le direct que vous avez posé là. Il ne faut pas donner le flanc aujourd’hui, car le peuple a plus besoin de nous, il ne faut pas donner le flanc à ces gars là de pouvoir trouver des motifs pour pouvoir freiner l’élan qui est de notre côté. Parce que si on suit beaucoup le vent du succès, on risque de tomber dans le piège du gouvernement. C’est à dire sur un lieu public (sic !), ils peuvent parler de troubles à l’ordre public.

« Il faut qu’on les piège à chaque fois sur tout ce qu’ils font »

Moi, j’aurais voulu que l’on prenne deux ou trois gars avec 20 ou 30.000 francs pour qu’ils aillent faire le test PCR et en retour ce test PCR pourrait nous servir de preuve qu’ils ont continué (à appliquer les mesures de l’arrêté gouvernemental, NDLR) alors qu’une plainte a été déposée. C’est à dire qu’il faut qu’on les piège à chaque fois sur tout ce qu’ils font au lieu qu’on (sic ) se jette dans leur stratégie machiavélique.

Donc le travail d’investigation, il faut le laisser à l’huissier de justice qui va faire le constat pour montrer qu’effectivement ils continuent. Mieux, nous mêmes nous pouvons partir, on fait semblant, on va en civil, on paie le test et on démontre qu’ils ne respectent pas toujours la loi. Ils crachent sur les décisions de la Cour parce que lorsqu’une plainte est déposée au niveau de la Cour, il n’y a pas de raison pour que l’arrêté soit appliqué, exécuté avant que la Cour ne se soit prononcée.

Donc lorsqu’on pose un acte, on prend du recul, on regarde, on voit ce que ça à donner et on prévoit d’autres stratégies derrière. Merci. C’est ce que je voulais te dire. Bon, c’est en termes de conseil, mon petit frère. »

A l’hôpital depuis

Quelques jours après l’enregistrement de cet audio, Raymond Ndong Sima contractait la Covid-19. En raison de l’aggravation de son état, il a été interné hier, lundi 3 janvier, à l’Hôpital des armées Omar Bongo Ondimba de Libreville (lire notre article). Selon ses proches, l’ancien premier ministre, tête pensante du Copil citoyen comme en atteste ce document sonore, refusait jusqu’alors « obstinément » de se faire vacciner. Non pour des raisons sanitaires, mais politiques. On comprend mieux aujourd’hui pourquoi.