« Dire que Jean Rémy Yama va mal est un mensonge pour l’évacuer en France et le faire échapper à la Justice au Gabon » (source judiciaire)

Jean Rémy Yama est accusé d'avoir escroqué d'éminents universitaires © DR

Me Anges Kevin Nzigou, l’avocat du syndicaliste, incarcéré à la prison centrale de Libreville depuis le 2 mars dernier pour abus de confiance et malversation dans le cadre de l’affaire SCI Serpentin, a introduit une demande de mise en liberté provisoire. De sources judiciaires, celle-ci n’a « aucune chance d’aboutir ». Explications.

Mardi dernier, 24 mai, le président de Dynamique unitaire a fait déposer, par l’entremise de son avocat, une demande de mise en liberté provisoire. Accusé d’abus de confiance, il avait été arrêté puis placé en détention le 2 mars à la prison centrale de Libreville, dite « Sans familles » dans le cadre de l’Affaire SCI Serpentin.

Des enseignants avaient déposé plainte contre lui à la fin de l’année 2021, se plaignant de n’avoir pas pu réceptionner les maisons pour lesquelles ils avaient investi au début de l’année 2000. Le leader syndical était en effet cogérant d’une société immobilière créée pour construire des logements co-financés par l’État. Mais le financement étatique n’ayant pas abouti, le projet a échoué, au grand dam des investisseurs.

Dans la demande de libération provisoire déposée le 24 mai devant la juge d’instruction chargée de l’affaire, Anges Kevin Nzigou, l’avocat de Jean-Rémy Yama, explique que son client souffre d’un « syndrome d’apnées du sommeil sévère » qui l’oblige à dormir à l’aide d’un appareil dont le réglage régulier, à l’en croire, ne peut être effectué qu’à… l’étranger.

Mais de sources judiciaires très proches du dossier, cette demande d’évacuation sanitaire n’a aucune chance d’aboutir. « D’abord, l’état de santé de M. Yama ne correspond en rien à la caricature qu’en fait son avocat. Celui-ci est totalement compatible avec son incarcération », explique l’une d’entre elle.

Stratagème éculé

« Ensuite », poursuit-elle, « dire que l’appareil dont aurait besoin M. Yama ne peut-être réglé qu’en France et pas au Gabon est une ficelle un peu grosse pour tenter d’obtenir une évacuation sanitaire afin de permettre au prévenu d’échapper à son procès. Nous ne tomberons pas dans le panneau ! », prévient-elle, car il y a aurait alors « déni de justice ».

Un point de vue partagé par une autre source qui parle, elle, sans détour. « Dire que Jean Rémy Yama va mal est un mensonge pour l’évacuer en France et le faire échapper à la Justice au Gabon », cingle-t-elle.

Le stratagème n’a rien d’original. C’est le même qu’a utilisé Me Anges Kevin Nzigou il y a quelques semaines à peine pour tenter de faire échapper à la Justice un des autres illustres clients : Brice Laccruche Alihanga (lire notre article). En vain…