Désormais, les Gabonais ne se demandent plus si le président Ali Bongo va revenir, mais quand

Le porte-parole de la présidence gabonaise, Ike Ngouoni, lors d'une communication sur l'état de santé d'Ali Bongo dimanche 11 novembre © Imprim écran

« L’état de santé du président de la République est extrêmement rassurant. » C’est ce qu’a indiqué dimanche le porte-parole de la présidence gabonaise, Ike Ngouoni. Une annonce qui sonne le glas des espoirs de l’opposition qui a vainement tenté de faire pression pour que le processus de vacance du pouvoir soit enclenché.

Pour l’opposition gabonaise, c’est à nouveau la soupe à la grimace. Après sa lourde défaite lors des dernières élections d’octobre, celle-ci s’était prise à rêver d’une arrivée au pouvoir à la faveur des ennuis de santé du président Ali Bongo, hospitalisé à Riyad depuis le 24 octobre dernier.

Peine perdue. Dans une communication diffusée hier à la télévision, le porte-parole de la présidence gabonaise, Ike Ngouoni, a indiqué qu’Ali Bongo était « aujourd’hui dans une phase de recouvrement de la plénitude de ses facultés physiques ». Une information confirmée par trois sources différentes depuis Riyad. « Dieu merci, les facultés intellectuelles du président n’ont pas altéré », confirme l’une d’entre elle, qui précise que « le président doit garder le lit mais cela ne l’empêche pas de prendre connaissance des dossiers en cours et de parer au plus urgent ».

Dans une ultime tentative de pression, l’opposition gabonaise a de nouveau tenté ces dernières heures de faire monter au créneau le gouvernement qui est l’institution habilitée pour demander à la Cour constitutionnelle de constater la vacance du pourvoir. En vain.

« L’opposition se rend compte peu à peu qu’elle ne pourra pas en profiter »

« Via des déclarations publiques de partis ou de personnalités, les réseaux sociaux et certains médias qui lui sont acquis, l’opposition tente de dramatiser la situation et de mettre la pression sur le gouvernement. Mais elle se rend compte peu à peu qu’elle ne pourra pas profiter de l’hospitalisation d’Ali Bongo pour arriver au pouvoir. D’où sa crispation. De ce point de vue, Ike Ngouoni a été catégorique hier en douchant ses derniers espoirs : le président continue d’exercer ses fonctions et les institutions gabonaises fonctionnent normalement. Du coup, l’opposition en est réduite à gloser sur les causes de l’état de santé du président alors qu’elle sait que le plus important, ce sont les conséquences. Et sur ce plan, les dernières informations communiquées par la présidence ne sont pas pour elle une bonne nouvelle », indique un professeur en science politique de l’Université Omar Bongo.

Hier soir, en off, un lieutenant d’un des principaux leaders de l’opposition, contacté par notre rédaction, confiait que « cette histoire d’hospitalisation pour l’opposition, c’était un peu un coup de poker. C’était inattendu et ça aurait pu nous sourire. Mais nous aussi, nous avons des informations. Et à ce qu’on nous dit, le président va beaucoup mieux en effet », nous dit-il sur un ton qui trahit une forme de déception.

Désormais, depuis dimanche, une chose à changer à Libreville comme ailleurs dans le pays. Les Gabonais ne se demandent plus si le président Ali Bongo va revenir, mais quand.