Déjeuner de presse ce lundi avec le premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé : demandez le menu !

Le premier ministre gabonais Julien Nkoghe Bekalé accueillant le président Ali Bongo Ondimba sur le tarmac de l'aéroport de Libreville le 23 mars 2019 @ DR

Le chef du gouvernement gabonais reçoit ce lundi 8 avril les correspondants des médias locaux et internationaux. Il devrait notamment expliquer les mesures fortes concernant notamment la fonction publique et les bourses aux étudiants. 

Nommé premier ministre le 11 janvier dernier, Julien Nkoghe Bekalé reçoit lundi à déjeuner l’ensemble de la presse locale et les correspondants de la presse internationale. L’occasion notamment pour le nouveau chef du gouvernement de « faire de la pédagogie sur les mesures prises lors du dernier conseil des ministres« .

Il s’agit notamment de l’écrêtement progressif des plus hautes rémunérations au sein de la fonction publique, dénommé Contribution de solidarité sur les hauts revenus (CSRH) ; de la réduction de moitié des effectifs de la Main d’oeuvre non permanente au sein de la fonction publique, une disposition mal comprise qui a manifestement fait l’objet de caricatures ; ou encore de la réforme du mode d’attribution des bourses afin de le rendre « plus efficace, équitable et méritocratique », selon le gouvernement. Désormais, en effet, la bourse d’études ne sera plus attribuée automatiquement à tous les bacheliers. Il faudra avoir moins de 20 ans pour être boursier et afficher une moyenne minimale de 12 sur 20.

L’ensemble de ces mesures visent à réduire les dépenses de fonctionnement et, en particulier, les traitements des fonctionnaires qui représentent 51 % du total des dépenses de l’Etat, l’un des ratios les plus élevés en Afrique.

Selon le FMI, qui a accordé en 2017 une aide triennale au pays d’un montant de 642 millions de dollars, ces mesures sont indispensables pour relancer la croissance et la rendre plus inclusive. En effet, la situation actuelle rend difficile pour le pays le financement des dépenses d’investissement, nécessaires pour préparer l’avenir, et les dépenses sociales, à l’instar de l’assurance-maladie, les retraites ou encore l’accès social au logement.

Si les syndicats estiment qu’elles ne sont pas justifiées, ça n’est pas le cas du ministre du Budget et des Comptes publics. « On a trop différé l’application de ces mesures. On a pas le choix maintenant », a insisté Jean-Fidèle Otandault.

Ce déjeuner entre le chef du gouvernement et la presse, le premier depuis son entrée en fonction, intervient à la veille des traditionnelles réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale. Un timing qui n’est sans doute pas tout à fait le fruit du hasard.