Défense : Pourquoi Le Mistral, fleuron de la marine française, mouille-t-il dans les eaux territoriales gabonaises ?

Le Mistral © DR

Ce porte-hélicoptères de la marine française mouille actuellement au large des côtes gabonaises alors que les relations entre la France et le Gabon sont au beau fixe. 

Avec le temps, Le Mistral est presque devenu un habitué des côtes gabonaises. Régulièrement, ce fleuron de la marine française mouille aux larges de nos eaux territoriales.

Il faut dire que la France a des intérêts à défendre dans la région le golfe de Guinée, une région qui constitue le deuxième réservoir de pétrole au monde derrière le Moyen-Orient et qui est riche en ressources halieutiques. Mais ce sont pas les enjeux économiques mais sécuritaires qui amènent ici ce porte-hélicoptères qui sert de base de projection à l’armée française, qui est en lutte contre Boko Haram dans la bande sahélo-sahélienne et est récemment intervenue contre une colonne de rebelles au Tchad. Par ailleurs, « hors opération, il est fréquent de mener des exercices, de faire des manœuvres », explique un spécialiste.

Il faut dire que le Le Mistral est taillé pour remplir de telles missions. Plus important bâtiment de projection et de commandement (BPC) de la marine nationale française en tonnage après le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle, il dépasse ce dernier en hauteur d’un mètre au niveau du pont d’envol. Pouvant déplacer 21 300 tonnes à pleine charge, ces dimensions sont impressionnantes : d’une longueur de 199 mètres et d’une largeur de 32 m, son tirant d’eau est de de 6,2 m.

Entente excellente

Le Mistral, immatriculé L9013, peut transporter de 15 à 20 hélicoptères, une centaine de véhicules blindés ou un escadron de 13 chars lourds et entre 450 et 650 militaires équipés, 180 membres d’équipage. Grâce à ses capacités amphibies, le Mistral peut participer à l’exécution d’une opération aéromobile à partir de la mer ou effectuer le transport et le débarquement d’un escadron de véhicules et d’hommes.

La présence du Mistral dans les eaux territoriales gabonaises intervient alors que les relations entre le Gabon et la France sont au beau fixe, notamment en matière sécuritaire. Que ce soit en RCA ou dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, « les enjeux de coopération entre les deux pays sont forts et l’entente est excellente », précise-t-on au Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères. En outre, la nomination d’une nouvelle ministre de la Défense, Rose Christiane Ossouka Raponda, en remplacement d’Etienne Massard Kabina, le 27 janvier dernier, suppose que les contacts entre les états majors des deux pays s’intensifient dans les semaines et mois à venir.