Déclarations mensongères sur Ali Bongo : L’opposant Gérard Ella Nguema auditionné à son tour par la PJ ce lundi

L'opposant gabonais Gerard Ella Nguema © DR

Après plusieurs mois de passivité, les autorités gabonaises semblent être décidées à faire preuve de fermeté dans la lutte contre la propagation des fausses nouvelles concernant la santé du président Ali Bongo. 

Gerard Ella Nguema, président du RPR, a été interpellé ce lundi 15 juillet au matin. L’opposant a été auditionné dans la foulée dans les locaux de la Police judiciaire (PJ) où il a été placé en garde à vue.

Selon certaines sources proches du dossier, ce sont ses récentes déclarations, mensongères, sur le président Ali Bongo qui en seraient à l’origine.

Il y a une semaine à l’occasion d’une allocution publique, M. Ella Nguema s’en était violemment pris aux collaborateurs du chef de l’Etat, en particulier à son directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga qu’il avait accusé de profiter de l’état de santé du président Ali Bongo Ondimba pour diriger le Gabon par procuration. Des déclarations tendancieuses qui tendent à accréditer l’idée selon laquelle le chef de l’Etat gabonais serait incapable d’exercer le pouvoir.

Pourtant, depuis son retour définitif au Gabon fin mars dernier, Ali Bongo Ondimba a progressivement repris un rythme de travail normal, recevant une quinzaine de chefs d’Etat au Palais du Bord de mer. Le 8 juin dernier, à l’occasion de l’anniversaire des dix ans de la disparition d’Omar Bongo Ondimba, le chef de l’Etat gabonais avait fait un discours remarqué, invitant à lutter contre la corruption dans le pays. Ces derniers jours, il a même fait deux sorties publiques, dont un tour très commenté de la capitale en voiture décapotable.

Au Gabon, la propagation de ces fausses nouvelles commencent à sérieusement agacer les uns, inquiéter les autres. « Certaines personnes confondent liberté d’expression et propension à répandre des mensonges », déplore un professeur de droit de l’UOB, qui constate que « le phénomène s’est empiré depuis les ennuis de santé du président Ali Bongo ces derniers mois ». 

Depuis quelque temps, les autorités gabonaises sont, semble-t-il, déterminées à rompre avec une forme de passivité et, un certain laxisme. Quatre dirigeants de la confédération syndicale Dynamique Unitaire ont été interpellés par la PJ suite à des déclarations mensongères de son leader, Jean Rémy Yama, sur le président Ali Bongo Ondimba. Depuis, celui-ci est en fuite à l’étranger.

Dans le viseur des autorités figurent également les médias en ligne gabonais, dont certains sont peu professionnels. « En matière de journalisme, si le commentaire est libre, les faits, eux, ne le sont pas. Or, trop souvent, cette règle est violée par des sites internet qui s’autoproclament média et qui manquent totalement d’objectivité », déplore un membre de la Haute Autorité de la Communication (HAC), l’organe chargé de réguler les médias.

« Quand on voit certains de ces sites internet relayer des déclarations selon lesquelles le président Ali Bongo serait mort et n’y apporter aucun démenti, il y a de quoi rester pantois. Car il ne s’agit pas, en l’espèce, d’une opinion mais d’un fait. Cela en dit long sur le manque de professionnalisme de certains », peste-il en concluant son propos, disant qu’ « il est grand temps d’agir à ce sujet également ».