L’opposant fera une déclaration publique demain à Libreville. En son nom propre et non en sa qualité de président de l’Union Nationale, précise son entourage. Un élément qui suscite des interrogations et donne lieu à de nombreuses spéculations.
C’est donc en son nom propre et non en sa qualité de président de l’Union Nationale que Zacharie Myboto prendra demain la parole pour ce qui est pompeusement qualifié de discours sur l’état de la nation.
Conséquence : les propos tenus à cette occasion par M. Myboto n’engageront pas sa formation politique, tiennent à préciser certains de ses proches qui gardent pour l’heure secrets le lieu et l’heure de cette déclaration.
Cette annonce imprévue et le mystère qui l’entoure ont immédiatement suscité les plus vives interrogations et donné lieu aux spéculations les plus folles ? Pour certains, Zacharie Myboto, âgé de 81 ans, pourrait annoncer sa retraite politique. Les prochaines échéances électorales auront lieu en 2023. M. Myboto sera alors âgé de 85 ans.
Pour d’autres en revanche, l’ex-éminence grise du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) dont il a claqué la porte en 2005 pour rejoindre l’opposition pourrait annoncer une prise de distance avec certains opposants, en particulier, Jean Ping, qu’il avait soutenu lors de la présidentielle de 2016, mais dont il ne partage plus la stratégie.
Lors des élections législatives et locales d’octobre 2018, L’Union Nationale, la formation politique, qu’il préside s’est faite étrillée. Seuls deux députés ont finalement été élus sous la bannière de l’UN, contre 13 pour Les Démocrates, un autre parti d’opposition, et 6 pour le RHM d’Alexandre Barro Chambrier.
Zacharie Myboto a brigué à deux reprises le fauteuil présidentiel : en 2005 contre Omar Bongo Ondimba et en 2009 face à Ali Bongo Ondimba. Élu plusieurs fois député de Mounana (sud-est du Gabon), il n’a pas souhaité briguer un nouveau mandat. Il ne voulait pas faire le mandat de trop. Ce qui semble accréditer l’idée d’une retraite politique prochaine.
Un sentiment partagé par plusieurs de ses proches qui l’ont jugé fatigué ces dernières semaines et démotivé par la tournure, défavorable pour l’opposition, prise par les événements. « L’heure est sans doute venu pour le président Myboto, après des décennies de combat politique, de prendre une retraite bien méritée », a commenté l’un de ses lieutenants.
L’opposition gabonaise, très divisée et ressortie laminée des élections générales d’octobre 2018, perdrait ainsi l’une de ses principales figures à un moment où elle est particulièrement affaiblie.
