Décision de la CPI : la pique d’Alexandre Barro Chambrier contre Jean Ping

Alexandre Barro Chambrier, le président du Rassemblement Héritage et Modernité, guigne le poste de leader de l'opposition gabonaise © Alexandre Barro Chambrier – Facebook

Le président du Rassemblement Héritage et Modernité a ironisé hier sur l’attitude de Jean Ping et de son entourage au sujet de la décision de la CPI de clore le dossier sur les événements post-électoraux de 2016, dont le leader de la Coalition pour la Nouvelle République avait fait son cheval de bataille quasi-exclusif contre le pouvoir.

« Jean Ping a été sonné par la décision de la CPI », concède sur le ton de la confidence l’un de ses intimes. « Il a pris un coup sur la tête car il comptait sur l’ouverture d’une procédure de la part de la Cour pénale internationale pour se relancer politiquement. Désormais, il a l’impression de faire du surplace, d’autant qu’il ne participera pas aux prochaines élections et ne sera donc pas au premières loges. Il a pris un gros risque car il sait que son absence va attiser les ambitions de ses concurrents », poursuit cet ami de longue date de l’opposant gabonais.

En choisissant de boycotter les élections à venir, Jean Ping a pris en effet un gros risque : celui de laisser d’autres personnalités prendre la lumière à l’occasion des scrutins législatifs et locaux d’octobre prochain. C’est notamment le cas du président du Rassemblement Héritage et Modernité, Alexandre Barro Chambrier, qui guigne le poste de leader de l’opposition.

En privé, celui-ci ne se prive pas de critiquer l’ex-candidat unique de l’opposition lors de l’élection présidentielle de 2016. Et toutes les occasions sont bonnes pour le faire.

« Il faut que Jean Ping revienne sur terre. Nous sommes plus en 2016 »

Ce weekend, le président du RHM a raillé l’attitude de Jean Ping et de son entourage suite à la décision de la CPI de ne pas ouvrir de procédure judiciaire au sujet des événements post-électoraux de 2016. « C’est une très mauvaise nouvelle pour lui », a commenté devant ses proches Alexandre Barro Chambrier. « Il faut qu’il revienne sur terre. Nous sommes en 2018, plus en 2016. Les Gabonais, sur le terrain, ils ne nous parlent pas de la CPI mais de l’emploi, de l’éducation, de la santé, etc. », a-t-il poursuivi. « Il s’obstine avec cette CPI et ça en devient ridicule. Sa communication est ridicule. Rendez-vous compte, il va jusqu’à faire dire à ses amis [NDLR : Marc Ona Essangui] et à ses avocats que la décision de la CPI est une bonne décision. C’est nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Ça n’est pas crédible du tout », a ironisé Barro Chambrier.

Contrairement à Jean Ping, le président du RHM participera bien aux élections législatives. Il sera candidat dans le 4ème arrondissement de Libreville (1er siège). En cas de score honorable réalisé par son parti, les cartes seront rebattues au sein de l’opposition, ce qui ne manquera pas de rouvrir la guerre pour son leadership entre ses principales figures.