De Washington à Paris, de Dakar à Kinshasa… la position d’Ali Bongo Ondimba sur le Burkina Faso unanimement saluée

Ali Bongo Ondimba aux côtés de Joe Biden et de Félix Tshisekedi lors de la COP 26 de Glasgow dont il a été l'un des principaux acteurs © DR

Dans la foulée des communiqués de l’Union africaine et de la CEDEAO, le président gabonais n’a pas manqué de prendre position sur le dossier burkinabè, condamnant le coup d’Etat et appelant au dialogue et au respect du cadre constitutionnel. Une position unanimement salué par les chancelleries occidentales comme africaines. 

« Le Gabon soutient les déclarations de l’Union africaine et de la CEDEAO condamnant la tentative de coup d’Etat contre le président démocratiquement élu du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré », a écrit hier soir sur son compte Twitter Ali Bongo Ondimba, ajoutant qu’ « il ne peut y avoir de solution viable en dehors du cadre constitutionnel et du dialogue. » Un tweet gratifié de centaines de « like ».

Mais il n’y a pas que sur les réseaux sociaux que les propos du numéro un gabonais ont été appréciés. C’est aussi – et tout particulièrement – le cas dans les grandes chancelleries occidentales. « Le Gabon est membre du Conseil de sécurité de l’ONU. Il en prendra même la présidence en septembre prochain. Il est important que les pays d’Afrique s’expriment et prennent position contre le coup d’Etat au Burkina », commente un haut-diplomate américain.

Même tonalité à Paris. « La France peut, à titre individuel, prendre position. Elle peut également le faire collectivement via l’Union européenne (ce qui a été fait hier soir, NDLR). Mais il est important que des voix s’élèvent depuis l’Afrique », confie une source française, indiquant qu’elle « n’en attendait pas moins du président Ali Bongo Ondimba qui est l’un des chefs d’Etat les plus chevronnés ». 

Saluée par les chancelleries occidentales, la position du président gabonais, en ligne avec celle de l’UA et de la CEDEAO, a également été apprécié en Afrique elle-même. « Après la Guinée, le Mali, etc., à qui le tour en Afrique de l’Ouest ? Il faut condamner ces coups d’Etat par des militaires. La fin est toujours tragique. Merci donc au président Ali Bongo », écrit sur Facebook Ousmane, jeune étudiant originaire de Zinguichor (Sénégal).

Le message posté par le président gabonais a eu un autre effet. A Kinshasa cette fois-ci. Alors que le président Félix Tshisekedi hésité à prendre position publiquement sur le dossier, alors même qu’il est pour quelques jours encore président en exercice de l’UA et que la Commission de l’UA venait quelques heures plus tôt de rendre public son communiqué, la prise de position publique d’Ali Bongo Ondimba l’a incité à lui emboiter le pas. « C’est vrai que le président Tshisekedi a hésité », confesse un diplomate RD congolais. Mais, comme le reconnait un ambassadeur occidental en poste à Kinshasa, « Félix Tshisekedi n’a pas l’expérience des affaires internationales qu’a Ali Bongo ».

Ni même sans doute son habileté comme en témoigne le bras de fer, remporté l’année dernière par le Gabon, en vue de l’obtention d’un siège de membre non-permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2022-2023.