Covid-19 : Pourquoi le Gabon est contraint de proroger de 45 jours l’état d’urgence sanitaire

Des Gabonais attendent pour se faire vacciner (photo prise mi-juillet 2021) © DR

Alors qu’au Gabon, on constate une stabilisation des contaminations au Covid-19 marquée par un taux de positivité de 0,3 % et aucun cas actif dans certaines provinces du pays depuis quelques semaines, le Conseil des ministres du mercredi 11 août a adopté un projet d’ordonnance prorogeant les mesures anti-covid pour une durée de 45 jours. Voici pourquoi. 

« Une probable, voire inévitable troisième vague »

C’est la formule utilisée fin juillet par le ministre de la Santé, le Dr Guy-Patrick Obiang Ndong pour qualifier la situation sanitaire. Au Gabon, c’est en effet l’accalmie avant la tempête. La seconde vague a été terrassée mais une troisième se prépare selon les épidémiologistes. Et celle-ci sera « plus haute et plus forte que les précédentes » en raison des nouveaux variants.

Des nouveaux variants qui sévissent partout ailleurs. En Afrique (au Sénégal, en Algérie, en Tunisie), mais aussi en Chine, en Guadeloupe, en Martinique ou encore en Australie où la capitale, Camberra, vient de se reconfiner.

Un rythme de vaccination encore insuffisant

A la date du 10 août, au Gabon, 68 992 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin (+3 283 en 4 jours), 48 760 deux doses (+2 923 en 4 jours). Ce qui signifie que seule 2,35 % de la population du pays est couverte. Nettement insuffisant pour éviter le retour du confinement et de son cortège de mesures barrières.

Un chiffre d’autant plus dommage que, comme l’indique l’ONU, la CDD (la principale agence fédérale en matière de protection sanitaire aux Etats-Unis), le vaccin est un moyen très efficace – le seul d’ailleurs – pour éviter les formes graves d’infection liée à la Covid-19 (lire notre article).

Pour rappel, le Gabon est considéré en Afrique par les institutions internationales comme l’un des pays les plus efficaces en matière de riposte tant sur le plan sanitaire par l’OMS, l’ONU, etc., que sur le plan économique par le FMI.