Ce mardi 12 mai, les autorités gabonaises se sont livrées à un exercice inédit en Afrique. A l’occasion d’une conférence de presse, réunissant un parterre prestigieux de médecins et de scientifiques, elles ont brosser à livre ouvert le bilan de l’épidémie. Nombre de tests effectués, personnes positives, répartition par province, par sexe, classe d’âge, nombre de personnels de santé infectés, etc. Tout y est passé ou presque.
A l’échelle du continent, l’exercice est inédit. Hier mardi, deux mois jour pour jour après la détection du premier cas (c’était le 13 mars dernier), le Comité de riposte face au Covid-19 a fait un point complet sur l’évolution de l’épidémie de l’épidémie dans le pays. Un exercice de vérité et de transparence inédit en Afrique.
A cette occasion, aucune statistique n’a été laissé de côté. Les chiffres donnés sont à la fois précis et exhaustifs, qu’il s’agisse du nombre de tests effectués, personnes positives, répartition par province, par sexe, classe d’âge, des différentes formes cliniques, des types de symptômes, des comorbidités concernés, et même du nombre de personnels de santé infectés, un chiffre que beaucoup de pays se garde bien de rendre public (pour les chiffre en question, lire notre précédent article). « Nous avons la volonté d’agir à livre ouvert et de ne surtout pas cacher la poussière sous le tapis », explique un responsable du Comité de riposte.
Preuve de la réussite et de la pertinence de l’opération, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à saluer l’initiative. « Cet effort de transparence est remarquable. Les données rendues publiques et accessibles à tous sont très précieuses pour faire progresser la connaissance et mieux adapter la riposte », indique l’un des responsables de l’institution en Afrique centrale. « On espère que l’exemple gabonais fera des émules », ajoute-t-il.
Il n’est pas étonnant que ce soit le Gabon qui ait pris une telle initiative. Le pays a été l’un des premiers à instaurer un point de presse quotidien sur l’évolution de l’épidémie dans le pays, animé par le Dr Guy-Patrick Obiang Ndong, une figure désormais reconnue par tous les Gabonais.
D’une manière générale, à l’échelle de l’Afrique, le Gabon est considéré comme l’un des bons élèves de la riposte face au Covid-19, tant sur le volet préventif que curatif. La réactivité et la pro-activité des autorités a fait démentir les scenarii les plus catastrophistes. L’Impérial College de Londres promettait, selon ses modèles statistiques, plus de 10 000 contaminations au Gabon à la fin mai. A 15 jours de l’échéance, le pays en compte moins de 1 000 pour 9 décès seulement, soit un taux de létalité particulièrement faible.
