Covid-19 : La situation en Europe valide la stratégie du Gabon en faveur d’un déconfinement prudent et progressif

A Paris, capitale de la France, comme partout ailleurs en Europe, l'épidémie de Covid-19 repart à la hausse © DR

Alors que le nombre de cas positifs au Covid-19 repart à la hausse un peu partout en Europe, l’option retenue d’emblée par les autorités gabonaises en faveur d’un déconfinement prudent et progressif apparait encore plus pertinente. 

Retour à l’anormal dans toute l’Europe. Du nord au sud, les pays prennent des mesures pour tenter de contenir la vague montante de contaminations par le nouveau coronavirus.

Au Royaume-Uni, alors que le nombre de patients malades du Covid-19 est, d’après un haut fonctionnaire du service public de santé (NHS), déjà supérieur au niveau atteint en mars au début du confinement général, le gouvernement de Boris Johnson a présenté, ce lundi, un nouveau plan de restrictions. A l’image de celui retenu par les autorités françaises, le pays serait ainsi divisé en zones selon la circulation du virus.

En France justement, le président Emmanuel Macron prendra demain la parole sans doute pour annoncer de nouvelles restrictions alors que l’épidémie repart à la hausse (20 000 cas testés positifs quotidiennement en moyenne ces derniers jours).

Situation moins dramatique mais préoccupante en Allemagne. Le nombre de cas ayant doublé depuis une semaine (environ 4000 quotidiens depuis trois jours), les Allemands ont décidé d’anticiper les mesures pour éviter de « courir derrière le virus ». « Sinon, nous risquons de perdre le contrôle de la situation », a prévenu Lothar Wieler, le patron de l’Institut de veille sanitaire Robert-Koch (RKI). « La situation peut basculer rapidement », a rappelé Jens Spahn, le ministre fédéral de la Santé, qui se dit « très préoccupé » par la situation actuelle.

Le reste de l’Europe n’est pas épargné. La situation épidémiologique en Espagne est encore plus problématique, tout comme en Belgique. L’Italie, durement touchée lors de la première vague, semble pour l’heure mieux résister en raison du maintien strict de nombreuses mesures barrières.

« L’Europe montre que si l’on se relâche trop tôt face au Covid-19, l’épidémie repart à la hausse », explique un expert de l’OMS. « C’est pourquoi les pays doivent faire preuve de prudence et de patience », ajoute-t-il en insistant.

Pareille situation semble en tout cas validée l’option d’un déconfinement très progressif retenu par les autorités gabonaises.

Le gouvernement gabonais a tenu bon malgré une opposition pousse-au-crime

Fin juin dernier, le gouvernement gabonais avait annoncé une ouverture très progressive des services essentiels à l’instar des écoles et universités, ou encore des hôtels et restaurants mais dans le respect de règles strictes de distanciation sociale. Par ailleurs, toute une série de services non essentiels sur le plan économique et social n’ont pas encore rouverts (bars, boîtes de nuit, lieux de culte…).

Face à la chute du nombre de cas actifs dans le pays (il n’est plus aujourd’hui que de 508), l’opposition, ne pouvant attaquer le gouvernement sur l’efficacité de sa riposte sanitaire (vantée par ailleurs par les institutions internationales comme l’OMS, l’ONU, la BAD, etc.), avait tenté de le déstabiliser en le pressant de déconfiner plus rapidement et plus largement.

Mais l’Exécutif n’a pas cédé à la pression. C’est heureux. On mesure aujourd’hui combien ç’aurait été une erreur.