Coup d’Etat manqué au Gabon : le quart d’heure de célébrité médiatique de Laurence Ndong

Laurence Ndong (photo d'archives) © Facebook

A la faveur de la tentative ratée de putsch militaire ce lundi à Libreville, l’activiste Laurence Ndong, très proche de Jean Ping, est devenue une figure très médiatique. 

Elle était déjà très active sur les réseaux sociaux, tant sur Facebook que sur Twitter. Suite à la tentative de coup d’Etat au Gabon ce lundi, elle vient sans doute de percer le plafond de verre médiatique.

Laurent Ndong, une activiste de la diaspora gabonaise en France, très proche de Jean Ping, court en effet les plateaux de radio et de télévision depuis 48 heures. RFI, TV5, RT France…, cette militante, enseignant-chercheur à l’université René Descartes à Paris, enchaîne les prestations médiatiques à un rythme effréné sans oublier, au passage, d’en faire le service après-vente sur Twitter et Facebook.

La presse écrite n’est pas en reste comme aujourd’hui encore dans le quotidien communiste français L’Humanité (lire ici l’interview).

La raison ? Dans leur discours lu en direct à la Radio Télévision Gabonaise, les mutins ont cité son nom aux côtés de celui d’autres personnalités (Jean Ping, Jean Rémy Yama, Marcel Libama, l’avocate Paulette Oyane, Bertrand Zibi, etc.).

« Elle le mérite. C’est une battante », s’exclame un militant pro-Ping de Port Gentil qui affirme bien la connaître. « On échange souvent sur WhatsApp. On est dans les mêmes forums », ajoute-t-il.

Mais cette visibilité médiatique n’est pas du goût de tout le monde au Gabon, y compris dans les rangs de l’opposition. « Les médias donnent beaucoup la parole à Mme Ndong. Mais c’est facile de s’exprimer depuis Paris. Nous, on vit ici, au Gabon. On connait beaucoup mieux la situation. Et jamais les médias ne viennent nous voir pour nous donner la parole », peste ce responsable du RHM, proche de l’opposant Alexandre Barro Chambrier, depuis son bureau climatisé du 4ème arrondissement de Libreville.

Une journaliste qui l’a récemment invitée sur un plateau se justifie. « Elle est à Paris. Elle est disponible. C’est une bonne cliente comme on dit dans notre jargon. Certes », ajoute-t-elle, « il lui arrive de se contredire dans ses interventions, faisant mine de soutenir les militaires, pour aussitôt dire que ce pourrait être une manipulation. Mais c’est une femme, elle est jeune et elle passe bien à la télé. En plus, elle est radicale et les spectateurs aiment ça. Si le propos est trop complexe, les gens ne comprennent plus rien », glisse-t-elle dans un sourire entendu.

Quoi qu’il en soit, la tentative de putsch avorté de lundi dernier, dont les circonstances doivent encore être élucidées, aura permis l’éclosion médiatique de Laurence Ndong. Andy Warhol, le pape du pop-art, l’avait, il est vrai, prophétisé : « à l’avenir chacun connaîtra son quart d’heure de célébrité. »